Bonnelles : territoire éducatif rural

Le 11 avril 2025 restera comme une date symbolique pour la commune de Bonnelles et ses voisines. Sous le regard bienveillant des élus locaux, des équipes pédagogiques, […]

Le 11 avril 2025 restera comme une date symbolique pour la commune de Bonnelles et ses voisines. Sous le regard bienveillant des élus locaux, des équipes pédagogiques, des familles et des représentants de l’État, la signature officielle du Territoire éducatif rural (TER) a marqué une avancée forte et concrète pour la jeunesse des Yvelines rurales. Frédéric Rose, préfet du département, et Jean-Pierre Geneviève, directeur académique, ont uni leurs voix à celles des six communes concernées pour porter haut cette nouvelle ambition éducative.
Car ici, dans ce bassin de vie composé de Bonnelles, Bullion, Clairefontaine-en-Yvelines, La Celle-lès-Bordes, Longvilliers et Rochefort-en-Yvelines, la beauté du paysage ne masque pas les défis du quotidien. C’est un territoire entouré de forêts et de silence, propice au calme, à la contemplation, mais parfois aussi à l’isolement. Les transports sont rares, les équipements culturels peu nombreux, les distances plus longues à parcourir – autant d’obstacles subtils qui peuvent éloigner les jeunes des mêmes chances que leurs pairs des centres urbains. Pourtant, ce territoire peut s’enorgueillir de la vitalité de ses huit écoles et de son collège unique, le collège des Trois Moulins, qui ensemble accueillent près de 930 élèves, de la maternelle à la 3e. Les taux de passage en 6e y atteignent les 100 %, les résultats au brevet sont solides, et la mobilisation des équipes éducatives est remarquable.
Mais la réussite suppose un écosystème éducatif qui ouvre les esprits, multiplie les expériences, nourrit la curiosité, et donne des repères solides. C’est précisément ce que vise la création de ce Territoire éducatif rural, un dispositif imaginé dans le cadre du plan France Ruralités pour répondre aux réalités spécifiques des communes rurales. Loin d’un modèle rigide, le TER est un projet cousu main, bâti à partir d’un diagnostic de terrain partagé entre les services de l’Éducation nationale, les collectivités locales, les associations culturelles et sportives, les structures médico-sociales. C’est cette intelligence collective qui fonde la légitimité et la richesse du projet.
L’enjeu est simple à formuler, mais ambitieux à relever : permettre à chaque enfant, quel que soit son village, son milieu, ou son histoire, de rêver, d’apprendre, d’expérimenter, de s’émanciper. Cela passe par une série d’initiatives ancrées dans le réel et adaptées aux besoins exprimés sur le territoire. Dans les mois à venir, les enfants du TER de Bonnelles pourront découvrir les arts autrement : par des résidences d’artistes, des ateliers de création, des projets d’écriture, de théâtre ou de danse, souvent en lien avec leur environnement naturel. Ils partiront en forêt non plus seulement pour s’aérer, mais pour apprendre, vivre, questionner. Ils rencontreront des musiciens, des écrivains, des scientifiques, des artisans, des agriculteurs, des comédiens, tous porteurs de récits inspirants.
La culture ne sera pas seule à entrer dans les classes. Le sport et la santé mentale y auront toute leur place. Les olympiades interécoles, les randonnées collectives, les dispositifs « Savoir rouler » ou « Savoir nager » permettront aux enfants de se dépenser, de coopérer, de renforcer leur estime d’eux-mêmes dans un climat de bienveillance. Parallèlement, des ateliers de sensibilisation aux émotions, au respect, au bien-être viendront nourrir ce que l’école développe trop rarement : les compétences relationnelles, la confiance, la capacité à faire société.
Enfin, le TER de Bonnelles veut être un tremplin vers l’avenir. Des « points jeunes » seront créés pour que les adolescents puissent poser leurs questions, construire leurs projets, découvrir les métiers, réfléchir à leur place dans le monde. Des actions autour de la citoyenneté, du numérique, des dangers des réseaux sociaux et de l’IA viendront les outiller pour affronter un monde complexe et mouvant. Ce sont aussi des fresques de la fraternité, des classes Défense, des forums, des débats qui tisseront ce sentiment d’appartenance à une communauté solidaire et inclusive.