Invité sur France Inter ce dimanche, Clément Beaune, ministre chargé des Transports a annoncé que les gares et les aéroports devront finalement éteindre leurs affichages lumineux. […]
Invité sur France Inter ce dimanche, Clément Beaune, ministre chargé des Transports a annoncé que les gares et les aéroports devront finalement éteindre leurs affichages lumineux. La question s’était posée fin août lors de l’annonce par le ministère de la Transition énergétique de la prochaine mise en place par décret de nouvelles règles pour harmoniser l’interdiction des publicités lumineuses particulièrement énergivores. Pour rappel, un texte vieux de dix ans qui prévoit l’extinction des publicités énergivores entre 1h et 6h du matin exemptait précisément les aéroports et les gares. Et il était bel et bien question de les laisser à nouveau tranquilles. Durcissement du ton donc car la situation internationale prédit de très fortes tensions sur le secteur de l’énergie d’ici l’hiver. Les coupures de ces publicités à forte consommation interviendront néanmoins seulement lorsque l’Ecowatt sera au rouge, aura voulu tempérer le ministère.
Développée par le Réseau de transport d’électricité (RTE) et l’Agence de la transition écologique (Ademe), cette « météo » de la consommation électrique, consultable par tous sur Internet (www.monecowatt.fr/), permet aux Français de connaître en temps réel leur niveau de consommation (région par région) et de disposer d’une « Alerte vigilance coupure », ces coupures étant censées durer deux heures au plus. La tension de la consommation est classée du moins au plus en quatre couleurs vert, jaune, orange ou rouge. Ce prochain décret qui devrait être prêt d’ici une dizaine de jours unifiera donc plus réellement les règles d’interdiction des publicités lumineuses – ou un second texte corrigera le premier. Quoi qu’il en soit, l’annonce de Clément Beaune fait suite à la réunion qu’il a tenue sur le sujet mardi dernier avec Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique et les acteurs du secteur des transports.
Histoire de rappeler que tout le monde est sur la brèche, le 7 septembre, c’était au tour du groupe de travail « Industrie » réunissant les professionnels du secteur et les ministres Agnès Pannier-Runacher et Roland Lescure, le chargé de l’Industrie, de rappeler quelques pistes : chauffage fixé à 19°, outils de mesure, de suivi et de pilotage des consommations énergétiques, optimisation de l’éclairage, mobilité durable, sensibilisation aux écogestes. On table aussi sur la mutualisation des moyens de transport, l’innovation comme le TGV du futur par exemple qui non seulement économise l’énergie, mais la récupère. Après les séances « Transports » et « Industrie », doivent suivre d’autres groupes de travail : « État exemplaire », « Entreprises et organisation du travail », « Établissements recevant du public et grandes surfaces commerciales », « Logement », « Collectivités territoriales », « Numérique et télécommunications » et « Sports ». Tout un programme alors que l’hiver est à deux pas.
Pour pallier le risque de pénurie, le « plan de sobriété » énergétique du président Emmanuel Macron, annoncé à la mi-juillet, entend réduire de 10 % notre consommation d’énergie par rapport à 2019, d’ici 2024 et de 40 % d’ici 2050. Actuellement le parc nucléaire français tourne avec 32 réacteurs sur 56 mis à l’arrêt. Après les entreprises qui devront, comme l’a demandé la première ministre Élisabeth Borne, réaliser des « économies d’énergie choisies », les aéroports et les gares sont aujourd’hui appelés au civisme énergétique. Les initiatives se multiplient d’ailleurs en ce sens : la Tour Eiffel (336 projecteurs !) devrait s’arrêter de briller à 23 h 45, heure de fermeture, au lieu de la classique une heure du matin. Marseille aussi coupera la lumière de près de 150 de ces bâtiments à 23 h 30 l’été et 22 h 30 l’hiver au lieu d’une heure du matin. Sobriété, mais aussi, rappelons-le, des économies sur la facture des villes.