Chargé de l’entretien des 1 400 km de routes départementales, le Département de l’Essonne teste cet été plusieurs techniques innovantes. Objectif : trouver des solutions durables et […]
Chargé de l’entretien des 1 400 km de routes départementales, le Département de l’Essonne teste cet été plusieurs techniques innovantes. Objectif : trouver des solutions durables et efficaces pour réhabiliter les routes et améliorer la sécurité des usagers, tout en réduisant la dépense publique.
À Villejust, le Département expérimente un nouveau produit biosourcé sur la RD 118 : le liant Biophalt. Celui-ci est constitué d’enrobés incorporant au minimum 30 % de matériaux de chaussées recyclées ainsi que d’un liant d’origine végétale, qui se substitue au bitume traditionnel, d’origine pétrolière. En évitant le recours au pétrole, le Biophalt permet de réduire l’impact environnemental mais aussi d’économiser de l’énergie, puisque sa température d’application est 20 à 30 degrés moins élevée que pour un revêtement classique, et des matières premières, avec 40 % des granulats utilisés issus du rabotage d’une ancienne chaussée.
Ce procédé écologique a été mis en œuvre pour la première fois en septembre 2020 sur la voie d’accès au tunnel du Mont-Blanc. Il a aussi été appliqué pour la réfection de 2,1 km de chaussée de l’autoroute A40 à proximité de Vonnas (Ain) et sur la RN 205 au niveau du tunnel des Chavants (Haute-Savoie). En Essonne, il a été testé pour la première fois sur une section de 500 m de la RD 118 dans la nuit du 21 au 22 juillet. Budget de l’opération : 120 000 euros.
Marquages photoluminescents
Une autre expérimentation s’est déroulée sur la RD 838 à hauteur de Pussay et Angerville, du 23 juillet au 15 août. Sur 3 km, le Département a installé des marquages photoluminescents, afin d’augmenter la visibilité des cyclistes la nuit. La peinture routière luminescente contient des pigments qui permettent de capter et stocker la lumière du soleil pendant la journée pour la restituer la nuit, sans source d’alimentation électrique. Ce test, chiffré à 40 000 euros, doit permettre d’évaluer l’efficacité et la durabilité des produits utilisés.
L’expérimentation la plus importante (800 000 euros) est menée à Boigneville où le Département élargit la chaussée de la RD 449, dégradée par le trafic des poids lourds, sur 3 km également, du 1er au 20 août. Pour limiter l’utilisation de bitume et de granulats neufs, les matériaux en profondeur de la chaussée et ceux composant sa surface vont être retraités directement sur place, permettant ainsi le remploi de 40 % d’agrégats d’enrobés.
« Réduire l’impact des travaux sur l’environnement »
Enfin, pour réparer les rives de chaussée, le Département a testé l’utilisation d’enrobés liquides sur trois sections de son réseau, du 8 au 12 août : la RD 26 à Avrainville, la RD 449 à Guibeville et la RD 838 aux Molières. Cette technique d’enrobés à froid présente plusieurs avantages : un prix plus attractif, un temps de travaux réduit, aucun dégagement de CO2 ni d’autre gaz à effet de serre lors de sa pose, aucun rejet de gravillons. Près de 90 tonnes ont été utilisées sur une superficie cumulée d’environ 2 000 m2 pour cette opération, estimée à 40 000 euros.
« L’idée derrière ces expérimentations est de réduire l’impact des travaux sur l’environnement et d’intégrer le domaine de la route à notre politique en faveur de la transition écologique », explique Sophie Rigault, vice-présidente en charge des mobilités et de la voirie. Si les retours d’expérience sont positifs, ces innovations pourraient être généralisées à d’autres sections du réseau routier départemental. Au total, le Département consacre près de 15 millions d’euros de son budget 2022 à la rénovation de son patrimoine routier.