Fausse idée, le monde associatif n’est fait que de bénévoles. Selon la vingtième édition de la France associative en mouvement, une étude nationale et région par région du réseau d’experts et d’universitaires Recherches & Solidarités, plus de 1,8 million de personnes ont travaillé dans le secteur associatif l’an dernier (chez quelque 150 000 employeurs), soit une hausse des effectifs de 2,7 % sur un an. Des salariés qui constituent ainsi près d’un dixième de l’emploi privé… plus que les secteurs de la construction ou des transports par exemple. Autre donnée, on compte plus de femmes que d’hommes, notamment parce qu’elles sont plus sensibles aux grandes préoccupations des assos que sont la santé et le social (santé, hébergement médico-social et action sociale sans hébergement) qui représentent 58 % des effectifs salariés (plus d’un million d’emplois) et de la masse salariale, au sein de 35 000 établissements.
Ces chiffres auraient été certainement plus significatifs sans le passage de l’épidémie de Covid-19, car l’engagement associatif est réel dans le pays – environ 1,5 million d’associations actives. Cet engouement s’explique aussi par le développement des métiers de l’alternance (le nombre d’alternants a augmenté de 34 % dans le secteur privé et de 64 % dans le secteur associatif) : 39 000 contrats ont été signés en 2021, dont 10 000 dans le sport, une hausse de 77 % entre 2020 et 2021. La contribution fiscale du secteur associatif montre ainsi toute sa pertinence, environ 2,5 milliards d’impôts payés. Pour 2020, quelque 34 000 associations et fondations ont acquitté 2,4 milliards d’euros de taxe sur les salaires, et 117 000 ont versé un montant de 144 millions d’euros au titre de l’impôt sur les sociétés.
Après une baisse des effectifs en 2020 (-1,6 %), l’année 2021 redonne toute sa place à l’emploi privé non lucratif dans les associations et les fondations. Dans le détail : 149 000 employeurs, 1,923 million de salariés, « soit 9,8 % du total des salariés du secteur privé » pour une masse salariale de près de 46,5 milliards d’euros (7 % du total pour le privé). Et ceci en tenant compte que 9 associations sur 10 fonctionnent uniquement sur le bénévolat et sur la base de réciprocité et sont donc « beaucoup plus difficiles à quantifier », souligne l’étude.