La Banque de France et la CCI Paris Île-de-France ont conjointement organisé une conférence visant à analyser le paysage économique régional. Les chefs d’entreprise de la […]
La Banque de France et la CCI Paris Île-de-France ont conjointement organisé une conférence visant à analyser le paysage économique régional. Les chefs d’entreprise de la région ont pu s’exprimer au travers de deux enquêtes et d’une table ronde : cet événement a ainsi permis d’apporter un éclairage sur la situation des entreprises en 2023 et leurs perspectives pour 2024, et d’échanger autour des défis auxquels le commerce de détail se trouve confronté.
La première enquête, menée par la Banque de France, a permis d’interroger 3 700 chefs d’entreprise d’Île-de-France. Il ressort que les entreprises franciliennes ont encore fait preuve de résilience en 2023, malgré des contraintes toujours très marquées. Les difficultés de recrutement n’ont que faiblement diminué, tandis que les tensions inflationnistes ont continué de peser sur les coûts d’exploitation des entreprises. À ces freins s’est ajoutée la hausse des taux d’intérêt. Néanmoins, tous secteurs confondus, les entreprises franciliennes ont enregistré une progression de leur activité. Elles ont maintenu leur rentabilité et, pour un tiers d’entre elles, ont même amélioré leurs marges.
En 2023, si l’inflation a certes soutenu la hausse du chiffre d’affaires des entreprises, l’activité a également progressé en volume. L’industrie et les services marchands ont enregistré les plus fortes hausses d’activité, avec des performances notables observées dans des secteurs tels que l’hébergement-restauration, les équipements électriques ou électroniques et la fabrication de matériels de transport. Les industriels ont également maintenu leurs projets d’investissement. Malgré la crise dans le logement neuf, le secteur de la construction francilien a lui aussi connu une croissance réelle positive, bénéficiant de l’exécution de carnets de commandes accumulés depuis plusieurs mois.
Pour 2024, les professionnels des services marchands anticipent une accélération de la dynamique de croissance et de rentabilité, tirée par un redressement de la demande et la modération des tensions inflationnistes. En revanche, les industriels et les professionnels de la construction se montrent globalement plus prudents, s’attendant au mieux à une stabilisation de leur activité en volume. Cette prudence est particulièrement de mise dans le gros œuvre, qui subit la baisse sensible des permis de construire et des mises en chantier de logements neufs.
La seconde enquête menée par le Crocis, observatoire économique de la CCI Paris Île-de-France, auprès de 650 commerces franciliens, met en lumière les enjeux auxquels les commerces sont confrontés : la hausse des prix et des coûts de l’énergie, les actions dans le domaine de l’environnement, et le commerce en ligne.
Tout d’abord, l’inflation continue d’affecter leur activité, puisque 86 % des commerces observent un impact négatif de la hausse des prix, avec pour conséquences une baisse de la fréquentation des commerces, mais également une réduction de leur chiffre d’affaires.
D’autre part, les coûts de l’énergie sont toujours en hausse : 88 % des commerçants ont constaté une augmentation. Plus précisément, 25 % d’entre eux jugent que cette hausse a été supérieure à 50 % durant l’année. Pour faire face à ces difficultés, les commerçants ont dû accroître leurs prix de vente, et baisser leur rémunération.
Concernant l’environnement, 53 % des commerçants ont déjà engagé des actions dans ce domaine, en choisissant principalement des produits avec moins d’emballages. Suite à l’évolution de la réglementation, 39 % d’entre eux ont déjà anticipé le tri des biodéchets (obligatoire depuis le 1er janvier).
Enfin, 41 % des commerçants interrogés ont déjà développé une stratégie de vente « multicanal », proposant en plus du commerce physique, la livraison à domicile, le click and collect, ou encore la livraison en point relais. Par ailleurs, 65 % d’entre eux déclarent disposer d’un site internet.