Préfecture : structures pour publics vulnérables

Dans le cadre des préparatifs pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, et plus particulièrement en réponse à la crise de l’hébergement d’urgence, l’UD DRIHL […]

Dans le cadre des préparatifs pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, et plus particulièrement en réponse à la crise de l’hébergement d’urgence, l’UD DRIHL 75 a mis en place une initiative ambitieuse dès le début de l’année 2024. L’objectif était de répondre aux besoins d’hébergement d’un public particulièrement vulnérable : les personnes en grande précarité, souvent invisibilisées et ne sollicitant plus les services d’urgence comme le 115. Cette initiative a permis d’ouvrir 216 places d’hébergement à long terme, afin de permettre à ces individus de se stabiliser et de se reconstruire dans un environnement plus adapté à leurs besoins.
Le 24 décembre dernier, Marc Guillaume, préfet de la région Île-de-France et préfet de Paris, a effectué une visite de deux de ces structures récemment ouvertes : le Centre d’Hébergement d’Urgence (CHU) Phénix-Grands Marginaux et la pension de famille Poniatowski. Durant sa visite, il a eu l’occasion d’échanger avec les résidents et les équipes d’accompagnement sur leurs parcours respectifs et leurs projets de réinsertion, mais aussi de se rendre compte de l’impact de ces dispositifs sur la vie quotidienne de ces personnes en grande exclusion.

Phénix-Grands Marginaux : un centre pour les grands marginaux, un héritage des JO de 2024
Le CHU Phénix-Grands Marginaux, géré par l’association Aurore, a ouvert ses portes le 15 juillet 2024 dans le 14e arrondissement de Paris, dans les anciens locaux de l’Ifsi La Rochefoucault, un bâtiment appartenant à l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris). Ce centre s’inscrit dans un plan global visant à répondre à la saturation des dispositifs d’hébergement d’urgence en Île-de-France et à offrir une solution pérenne aux personnes en situation de grande marginalité, souvent laissées-pour-compte dans les dispositifs classiques d’accueil.
Ce projet fait partie des héritages sociaux des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, dont l’objectif est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables à Paris, en permettant à ces personnes de trouver un logement stable et un accompagnement sur le long terme. Il s’agit d’une réponse directe à l’un des défis sociaux majeurs de la capitale, à savoir la prise en charge des individus vivant dans une précarité extrême et souvent invisibilisés par les dispositifs classiques d’hébergement.
Le CHU Phénix-Grands Marginaux a été financé par l’État à hauteur de 619 558 € et propose 32 places d’hébergement, réparties sur cinq niveaux : 24 places pour les hommes et 8 places pour les femmes. La particularité de ce centre réside dans son approche globale de réinsertion. En effet, les résidents bénéficient d’un accompagnement personnalisé assuré par une équipe sociale composée de travailleurs sociaux, psychologues, éducateurs et conseillers en insertion. Cet accompagnement est destiné à aider chaque personne à sortir de l’exclusion, à retrouver un logement pérenne et à réintégrer progressivement la société, tout en prenant en compte leurs difficultés spécifiques.
Les bénéficiaires du CHU Phénix-Grands Marginaux, souvent confrontés à des problématiques multiples, bénéficient donc d’un cadre sécurisé pour entamer un processus de réinsertion complet, incluant un suivi médical, psychologique et social. L’objectif est de leur permettre de se reconstruire à leur propre rythme, en étant accompagnés tout au long de leur parcours.

Pension de famille Poniatowski : un projet ciblé pour la réinsertion des femmes en précarité
Parallèlement au CHU Phénix-Grands Marginaux, un autre projet important a vu le jour en 2024 dans le 12e arrondissement de Paris : la pension de famille Poniatowski. Inaugurée durant l’été 2024 et gérée également par l’association Aurore, cette structure est spécifiquement dédiée à l’accueil des femmes en situation de précarité. Ce projet s’inscrit également dans la continuité du plan « Logement D’Abord 2 » (LDA 2), lancé pour répondre à l’augmentation des besoins en matière de logement adapté pour les populations fragiles.
La pension de famille Poniatowski est composée de 27 studios d’une surface moyenne de 19 m2, chacun équipé de manière fonctionnelle pour permettre aux résidentes de retrouver un cadre de vie stable et sécurisé. En plus des studios, les résidentes ont accès à des espaces communs tels qu’une salle de convivialité et une salle d’activités, favorisant ainsi les échanges et la solidarité entre les femmes accueillies. Ces espaces sont essentiels pour leur permettre de sortir de l’isolement, de tisser des liens sociaux et d’apprendre à vivre en communauté, tout en amorçant un processus de réinsertion durable.
Le public accueilli au sein de la pension de famille Poniatowski est constitué de femmes ayant connu des situations de grande précarité, souvent en raison de violences, de ruptures familiales, ou de difficultés sociales profondes. Grâce à ce type de structure, ces femmes peuvent se reconstruire dans un cadre respectueux de leur dignité et de leur individualité, tout en bénéficiant d’un accompagnement social personnalisé. L’objectif est de leur fournir un environnement stable et bienveillant pour leur permettre de retrouver leur autonomie et de participer pleinement à la société.

Un engagement constant de l’État pour l’insertion des plus vulnérables
Au cours de sa visite, Marc Guillaume, préfet de la région Île-de-France, a exprimé sa satisfaction quant à l’impact positif de ces projets sur le terrain. Il a salué le travail des équipes sociales et souligné l’importance de ces dispositifs pour la réinsertion des publics les plus vulnérables. « L’État est résolument engagé dans le soutien aux personnes en grande précarité, et ces projets incarnent pleinement cette volonté. Il est essentiel de permettre à chacun de se reconstruire à son rythme, dans un environnement sécurisé et soutenant », a-t-il déclaré.
Le préfet a également souligné l’importance de continuer à développer de telles initiatives, en particulier dans le cadre des héritages sociaux des Jeux olympiques et paralympiques, afin de répondre aux besoins spécifiques des personnes en grande précarité et de favoriser leur réintégration sociale et professionnelle. « Ces actions de logement pour les grands marginaux doivent se poursuivre, afin de garantir un avenir meilleur à ces populations qui, trop souvent, sont laissées-pour-compte », a-t-il conclu.
Ces deux projets, le CHU Phénix-Grands Marginaux et la pension de famille Poniatowski font partie d’une réponse globale et coordonnée aux défis sociaux majeurs que représente l’exclusion à Paris et en Île-de-France. Ils s’inscrivent dans une volonté partagée entre les autorités publiques, les associations et les citoyens de créer une société plus solidaire, plus inclusive, et plus attentive aux besoins des plus vulnérables.