L’UFC-Que Choisir a publié une étude qui confirme que la voiture électrique est une alternative économiquement avantageuse à long terme, tout en étant plus respectueuse de […]
L’UFC-Que Choisir a publié une étude qui confirme que la voiture électrique est une alternative économiquement avantageuse à long terme, tout en étant plus respectueuse de l’environnement. Cependant, cette promesse repose sur deux éléments essentiels : le maintien des aides à l’achat et un prix de l’électricité abordable. Or, ces conditions sont mises en péril par les décisions gouvernementales actuelles, qui risquent de pénaliser les consommateurs et de freiner la transition vers la mobilité électrique.
Au lieu de soutenir les consommateurs dans leur passage à une mobilité plus verte et plus abordable, le gouvernement a choisi de réduire considérablement son aide en 2025. En premier lieu, la prime à la conversion, qui permettait de bénéficier d’une réduction de 1 500 à 5 000 € lors de l’achat d’un véhicule électrique, a été supprimée. Cette suppression représente une perte importante pour ceux qui souhaitent changer de voiture. En outre, le bonus écologique, qui était auparavant de 7 000 €, sera désormais plafonné à 4 000 €, une diminution qui pénalise les acheteurs. Dans ce contexte, les consommateurs sont confrontés à une incohérence flagrante : on leur demande de changer de véhicule, mais les aides financières nécessaires pour cela sont supprimées.
Actuellement, l’achat d’une voiture électrique neuve est encore plus coûteux qu’un modèle thermique équivalent. Cependant, cette situation devrait évoluer favorablement dans les années à venir. Dès 2026, les véhicules électriques de taille moyenne deviendront compétitifs par rapport aux modèles thermiques. Pour les citadines, ce retournement devrait se produire en 2029. Sur le marché de l’occasion, la voiture électrique est déjà plus avantageuse financièrement. Un propriétaire de voiture électrique pourra économiser environ 2 000 € sur cinq ans par rapport à un modèle thermique, et jusqu’à 4 000 € sur sept ans pour un véhicule de troisième main.
Cependant, rouler en voiture électrique permet de réaliser des économies uniquement si les conducteurs peuvent recharger leur véhicule à un coût raisonnable. Or, tous les automobilistes ne sont pas égaux face à cette question. Ceux qui n’ont pas accès à une borne privée devront dépenser environ 550 € supplémentaires par an pour recharger leur véhicule. Cela crée une inégalité importante entre les conducteurs, car ceux qui ont une borne à domicile bénéficient de prix avantageux, tandis que ceux qui dépendent des bornes publiques subissent des tarifs élevés et peu transparents. Si les coûts de recharge continuent d’augmenter, la parité de coût entre les véhicules thermiques et électriques pourrait être retardée de six ans, ce qui découragerait de nombreux consommateurs d’adopter cette solution.
Une autre menace pour l’avenir de la voiture électrique réside dans l’évolution des prix de l’électricité. Actuellement, la voiture électrique est compétitive principalement parce que l’électricité reste relativement abordable. Toutefois, si le prix de l’électricité augmente de manière importante à cause de réformes qui ne profiteraient pas aux consommateurs, cela rendrait l’usage de la voiture électrique moins avantageux. Sans une régulation stricte des prix de l’électricité, l’intérêt économique de la voiture électrique pourrait être sérieusement compromis.
L’UFC-Que Choisir exige que l’État prenne des mesures immédiates pour garantir une transition énergétique équitable et accessible. L’association appelle à maintenir les aides à l’achat des véhicules électriques neufs jusqu’à ce que ces véhicules soient réellement compétitifs en termes de prix. Elle réclame également une régulation stricte du prix de l’électricité pour garantir des coûts d’usage stables et accessibles pour tous les consommateurs. Enfin, l’UFC-Que Choisir demande un encadrement des tarifs des bornes de recharge publiques, afin d’éviter les abus et de garantir des prix transparents et équitables.