Le 17 janvier dernier, la Seine-Saint-Denis a célébré un demi-siècle depuis la promulgation de la loi Veil, une étape clé dans la reconnaissance des droits des femmes […]
Le 17 janvier dernier, la Seine-Saint-Denis a célébré un demi-siècle depuis la promulgation de la loi Veil, une étape clé dans la reconnaissance des droits des femmes en France. Cette loi historique a permis l’accès à l’Interruption volontaire de grossesse (IVG), un droit fondamental que le Département continue de défendre avec détermination. En ce 50e anniversaire, la Seine-Saint-Denis réaffirme son engagement en faveur de l’accès à l’IVG pour toutes, en publiant les résultats d’une étude inédite réalisée avec l’Ifop. Ces résultats permettent de dresser un bilan de la situation actuelle, soulignant à la fois les avancées notables et les défis restants.
L’adhésion massive à l’IVG en Seine-Saint-Denis
Le Département, en partenariat avec le Mouvement français du Planning familial de la Seine-Saint-Denis, a commandé une enquête auprès de 503 femmes âgées de 18 à 45 ans, représentant fidèlement la population du territoire. Les résultats sont sans appel : l’adhésion à l’IVG y est plus forte que dans le reste du pays. En effet, 93 % des femmes de Seine-Saint-Denis estiment que l’autorisation de l’IVG est une avancée positive, et 77 % d’entre elles jugent cette mesure « très bonne », des chiffres qui dépassent les moyennes nationales, où ces proportions s’élèvent respectivement à 88 % et 66 %.
Ce soutien est également renforcé par la facilité d’accès à l’IVG dans le département : 80 % des femmes interrogées affirment qu’il est facile d’accéder à un centre d’IVG à proximité, et 81 % connaissent les démarches à suivre en cas de grossesse non désirée.
Des obstacles persistants à l’accès à l’IVG
Malgré ces chiffres encourageants, des freins demeurent dans l’accès à l’IVG. Les femmes de Seine-Saint-Denis identifient plusieurs obstacles qui compliquent ce droit : la peur du jugement (59 %), les pressions sociales, en particulier des groupes anti-IVG (54 %), ainsi que les délais d’attente pour consulter un professionnel de santé (48 %). Le tabou qui entoure encore l’avortement, ainsi que le manque de structures ou d’informations disponibles, continuent de limiter l’accès à ce droit essentiel. Ces résultats illustrent l’urgence de poursuivre le travail de déstigmatisation et de renforcer la communication sur les modalités d’accès à l’IVG.
Un besoin crucial d’information
L’étude met en lumière un aspect essentiel : l’information. Une part significative des femmes en Seine-Saint-Denis ne sait pas qu’il est possible d’avoir recours à l’IVG dans des structures variées telles que le Mouvement français du Planning familial, les sages-femmes, ou les centres municipaux de santé. En effet, 52 % des interrogées ignorent qu’elles peuvent effectuer une IVG au sein du planning familial, 63 % ne savent pas qu’un médecin ou une sage-femme libéral·e peut procéder à une IVG, et 70 % ne connaissent pas les possibilités offertes par les centres de protection maternelle et infantile (PMI).
Un engagement renforcé depuis 2023
Le Département de la Seine-Saint-Denis, engagé depuis plus de 40 ans dans la promotion de la santé sexuelle et de la planification familiale, a intensifié ses efforts en 2023. Avec une réforme ambitieuse de sa politique de santé sexuelle, il a réaffirmé son soutien à la contraception et à l’IVG, en ouvrant de nouveaux points d’accès sur le territoire. En 2024, 4 nouveaux points d’accès à l’IVG médicamenteuse seront ajoutés, portant le total à 54. L’objectif est de garantir l’accessibilité de l’IVG sur l’ensemble du département, notamment grâce à la création de points d’accès dans toutes les circonscriptions de PMI, afin de renforcer l’équité territoriale.
Sensibilisation et éducation : les clés du changement
La lutte contre les tabous et la désinformation continue d’être au cœur de l’action du Département. Plus de 1 000 actions de sensibilisation sont menées chaque année, y compris dans les établissements scolaires. De plus, un annuaire en ligne interactif a été créé en juin 2023 pour aider les habitantes à localiser les services offrant des IVG médicamenteuses près de chez elles. Une campagne de sensibilisation sera également lancée en mars 2024, mois dédié aux luttes pour les droits des femmes, pour diffuser des messages d’information sur l’IVG à travers tout le territoire, notamment dans les abribus.
Un département pionnier et engagé
Stéphane Troussel, président du Département de la Seine-Saint-Denis, souligne : « Nous sommes fiers que la Seine-Saint-Denis soit un département pionnier en matière de santé sexuelle, d’accès à la contraception et à l’IVG. Bien que ce droit soit désormais inscrit dans la Constitution, il reste essentiel de souligner l’engagement des soignants et des collectivités pour garantir son effectivité. »
À l’occasion du 50e anniversaire de la loi Veil, le Département invite la population à une journée d’échanges sur l’accès à l’IVG le 28 janvier prochain, afin de continuer à avancer ensemble vers un avenir où chaque femme, quelle que soit sa situation, pourra disposer librement de son corps.
La lutte pour l’accès à l’IVG en Seine-Saint-Denis est loin d’être terminée, mais avec ces initiatives, le Département fait un pas de plus vers l’égalité et la liberté pour toutes les femmes.