Propriétaire du Domaine de Méréville depuis 2000, le Département a engagé un ambitieux travail de réhabilitation de ce site historique situé dans le sud du Département. […]
Propriétaire du Domaine de Méréville depuis 2000, le Département a engagé un ambitieux travail de réhabilitation de ce site historique situé dans le sud du Département. L’ambition était de redonner toute sa splendeur d’antan à ce jardin pittoresque pour le rouvrir largement au public. La renaissance du « Pont aux Boules d’Or » en constitue l’une des étapes phares. Sur la suggestion de la marraine du Domaine, Catherine Deneuve, la collectivité a sollicité Jean-Michel Othoniel, artiste de renommée internationale, qui est tombé amoureux du Domaine et a dessiné un nouveau pont dont il a offert la création. « Le Pont aux Boules d’Or » a été inauguré le 3 juin dernier au Domaine départemental de Méréville.
Le Pont aux Boules d’Or, imaginé par Jean-Michel Othoniel, est installé à l’emplacement de l’ancienne passerelle éponyme en bois disparue. Édifiée en 1784 dans le goût chinois, elle devait son nom aux boules dorées ornant jadis ses piliers. L’artiste s’est inspiré de l’œuvre originelle de Bélanger, le célèbre architecte des jardins de Bagatelle, en mêlant le bois au métal et en l’agrémentant à nouveau de perles et d’anneaux d’or. Ce berceau de 3 000 perles miroirs accueille désormais le promeneur en lisière du Grand lac bientôt réhabilité. « Dans mon Pont aux Boules d’Or, il y a une double dynamique liée au paysage qui m’est cher : le temps fugitif signifié par l’éclatement des couleurs changeantes de la nature dans les miroirs des 3 000 perles qui le composent, et le regard poétique sur le monde par la recomposition dans le lointain d’un cadre où cette folie aux perles d’or devient le point central de notre attention tout comme dans l’historique tableau d’Hubert Robert. L’on devient peintre à son tour en contemplant à nouveau ce pont caméléon se refléter dans l’eau de La Juine toujours emprunt des tonalités mouvantes de cet exceptionnel jardin qui l’accueille. La lumière, les couleurs changeantes du paysage, l’or redonné à la nature, ensemble, sont les éléments essentiels pour une perception sensible de cette œuvre par le visiteur », a expliqué l’artiste.
Outre la renaissance du Pont aux Boules d’Or, le Domaine de Méréville fait en effet l’objet d’un autre chantier majeur visant à restaurer les lacs et le système hydro-écologique de la rivière la Juine tels qu’aménagés au XVIIIe siècle. Classé Monument historique, le Domaine départemental de Méréville s’apprécie comme l’un des exemples les plus emblématiques des jardins anglo-chinois réalisés à cette époque en Europe. Les plus grands architectes paysagistes, François-Joseph Bélanger puis Hubert Robert, ont dessiné pour le marquis de Laborde ce jardin pittoresque, une « oasis » comme la décrivait Châteaubriand dans ses Mémoires d’Outre-Tombe. Construit autour de scènes paysagères et de fabriques ponctuant les eaux de la Juine, les grottes, enrochements artificiels et autres ponts viennent ainsi surprendre le visiteur dans sa découverte du parc. Ce dernier a d’ailleurs obtenu le label « Jardin remarquable » du ministère de la Culture.
« En réhabilitant le Domaine départemental de Méréville, nous avons voulu partager avec le plus grand nombre cet héritage patrimonial emblématique de l’histoire des jardins. Le retour du Pont aux Boules d’Or, imaginé par Jean-Michel Othoniel, est un temps fort de cette renaissance et participe au rayonnement du territoire en ce que cette œuvre d’art fera à elle seule destination. C’est donc un atout supplémentaire pour contribuer à l’attractivité de tout le Sud-Essonne et rendre les Essonniens fiers de leur territoire », a commenté François Durovray, président du Département.