À l’occasion de la journée mondiale de la photographie célébrée le 19 août dernier, la Ville d’Étampes a souhaité rendre hommage à une grande lignée de photographes […]
À l’occasion de la journée mondiale de la photographie célébrée le 19 août dernier, la Ville d’Étampes a souhaité rendre hommage à une grande lignée de photographes étampois. Il s’agit d’Eugène, Robert et Julien Rameau, photographes à Étampes de 1909 à 2002.
Grâce à leur talent de photographes, Étampes et le Musée de la Communauté de Commune de l’Étampois Sud-Essonne détiennent des images remarquables de la première, puis de la Seconde Guerre mondiale.
Pendant la guerre de 1914-1918, Eugène-Rameau (1871-1961) effectuait des photos du front et développait ses images dans un laboratoire ambulant. De l’été 1910, où les écoles Farman et Blériot ouvrent leurs portes sous le ciel de Villesauvage, à celui de 1914, où l’horizon est déchiré par les premiers orages de la Grande Guerre, Eugène-Rameau a réalisé plusieurs centaines de cartes postales consacrées aux écoles de pilotage d’Étampes. Nombreuses d’entre elles ont été publiées dans la presse nationale par L’Illustration et par L’Exelsior.
Après la guerre, Eugène-Rameau se sédentarise et ouvre une boutique de fournitures générales pour la photographie, la cinématographie et la location d’amplificateur sono. Spécialiste du Kodak, agent du Leica au 18, rue Brunard, le photographe exécutait des portraits en tout genre : agrandissements, travaux scientifiques et industriels, cartes postales. Le photographe était à cette époque le mieux outillé de la région en fourniture pour amateurs, en vente d’appareils et de produits, ainsi que spécialisé dans les portraits d’enfants.
Sa passion, il la transmet à son fils Robert-Rameau (1910-2003) qui laissera aussi un bel héritage de photographies réalisées pendant la Seconde Guerre mondiale. Grâce à ses images, la Ville d’Étampes et les Étampois ont gardé trace des effroyables bombardements de 1940 et de 1944.
Le photographe a également immortalisé la Libération d’Étampes le 22 août 1944. La boutique de photographie du 18, rue Brunard complètement détruite lors des bombardements, déménage au 26, rue Saint-Jacques.
Robert-Rameau est un professionnel apprécié par sa gentillesse et recherché pour son talent. Là encore un petit miracle se produit : Robert-Rameau transmet à son tour sa passion à Julien, son fils. En 1965, ce dernier couvre la venue du Général de Gaulle à Étampes.
Ils travailleront de nombreuses années ensemble. Nombre d’Étampois possèdent encore chez eux des photographies d’enfants et de familles prises par la famille Rameau.
En 1963, Julien et son épouse Annick reprennent le flambeau jusqu’en 2002, année de la fermeture du Studio Rameau.
Ces trois générations de photographes émérites ont marqué par leurs images des épisodes forts de l’histoire de la Ville, des paysages et des visages d’Étampois.
Forte de ses talents, cette famille généreuse a su aussi transmettre son fonds de photographies et de cartes postales au Musée d’Étampes, devenu propriété intercommunale. Des dons ont été également faits au Domaine de Chamarande à l’occasion d’une exposition de photographies sur l’aviation de 1910 à 1918.