Association fondée en 2001 par deux agriculteurs, Terre et Cité œuvre à la préservation et la valorisation de l’identité agricole du plateau de Saclay, notamment dans […]
Association fondée en 2001 par deux agriculteurs, Terre et Cité œuvre à la préservation et la valorisation de l’identité agricole du plateau de Saclay, notamment dans un contexte de mutation des paysages et d’urbanisation. À travers son fonctionnement en quatre collèges (élus, société civile, associations, agriculteurs), elle vise à faciliter le dialogue entre ces différents acteurs. Pour ce faire, Terre et Cité développe, avec ses divers partenaires, tout un panel de projets sur des sujets variés : recherche, préservation des espaces naturels, alimentation locale, initiatives pédagogiques…
Portant sur le volet agroécologique de l’association, le projet de plantation de haies a débuté en 2018, en réponse à des demandes d’agriculteurs. Avec la vocation de planter 20 000 arbres d’ici cinq ans, il rassemble quatorze exploitations et deux communes (soit près des trois quarts des exploitants du plateau). Ainsi, en collaboration avec des experts agroforestiers et des paysagistes, Terre et Cité accompagne les agriculteurs volontaires dans cette démarche.
Ferme de Charles Monville
Sur le plateau de Saclay, Terre et Cité travaille à l’introduction et la préservation des haies, pour leurs nombreux bénéfices sur les parcelles agricoles :
• apport à la biodiversité (corridors écologiques, conditions propices à l’habitat de nombreuses espèces…) ;
• protection des aléas météorologiques, offrant une barrière physique contre le vent, et augmentant les espaces ombragés, ce qui préserve les cultures et favorise le bien-être animal ;
• inscription dans un rôle d’adaptation et d’atténuation du changement climatique (limitation des impacts des sécheresses et inondations, et séquestration carbone…) ;
• préservation de la qualité de l’eau et des sols (les protégeant ainsi contre l’érosion) ;
• enrichissement du paysage (délimitation de parcelles, encadrement d’un chemin, bordure d’infrastructure…).
Sur l’agglomération de Versailles Grand Parc, près de 1 500 arbres ont déjà été plantés sur les deux années passées, aux Écuries de Favreuse, aux fermes maraîchères bios de Gisy et des Loges, et sur des parcelles de la commune des Loges-en-Josas. Cette année, deux nouvelles exploitations du territoire s’engagent dans le projet. À la ferme de Charles, éleveur de poulets en agriculture biologique (disponibles en vente directe, à Bièvre), plus de 800 arbres favoriseront le bien-être des animaux. À la ferme du Trou salé, exploitation céréalière, près de 930 arbres seront plantés !
Une démarche à l’initiative des agriculteurs
Dès 2013, les agriculteurs se sont mobilisés aux côtés des chercheurs pour comprendre les impacts que le changement climatique aurait sur leur agriculture. Conscientes de l’évolution nécessaire des pratiques agricoles, toutes les fermes ont souhaité s’engager dans des dynamiques d’évolution, chacune en priorisant ce qui lui semblait le plus important. Terre et Cité a développé un axe de travail sur la transition agroécologique suite à l’émergence de deux thèmes principaux : d’une part, l’atténuation du changement climatique par le changement de pratiques agricoles et d’autre part, la plantation d’arbres sur le Plateau de Saclay, ce qui constitue un levier pour chercher à s’adapter aux conséquences du changement climatique. Quel que soit l’axe de travail, Terre et Cité accompagne les acteurs en restant à l’écoute de leurs besoins et en leur offrant des opportunités de prendre part à des projets de transition à l’échelle du territoire. Les projets du pôle transition agroécologique se développent à partir des réflexions et de la volonté des agriculteurs et des autres acteurs du territoire afin de garder une action cohérente à l’échelle de la petite région agricole. Un important travail sur la certification carbone a été engagé dès 2016, suite à la sollicitation de Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe technique 1 du Giec, qui souhaitait étudier la possibilité de compenser les émissions non réductibles de son groupe de travail sur le Plateau de Saclay, où cette équipe est implantée. Une étude pilotée par Terre et Cité a été lancée pour évaluer la faisabilité de ce projet sur 4 territoires agri-urbains. Cette étude a conduit les agriculteurs et l’association à aborder ce sujet plus en profondeur, y compris avec des entreprises et des territoires voisins, et à réfléchir au développement d’une dynamique autour de la certification carbone.
En 2018, 13 fermes ont manifesté leur intérêt pour bénéficier d’un bilan carbone de leur exploitation et en 2020, la ferme de Grignon d’AgroParisTech a pu commencer à réaliser les bilans carbone de 7 fermes céréalières. Une première restitution de ces bilans a eu lieu en septembre 2021 et a permis aux agriculteurs de mieux réaliser où se situe leur impact et quelles sont leurs marges de progrès. En parallèle, le département de l’Essonne qui a suivi de près le travail de Terre et Cité sur ce sujet, notamment depuis l’étude sur la compensation carbone, a sollicité Terre et Cité pour réfléchir avec lui à la mise en place de la certification carbone agricole à l’échelle du département. Actuellement, Terre et Cité construit avec le département un projet pilote qui associe la Chambre d’agriculture, le département et 4 territoires essonniens. L’objectif de ce premier projet est de déposer un dossier commun de demande de labellisation bas-carbone pour un groupe de fermes essonniennes ayant décidé de changer leurs pratiques. La vente des crédits carbone générés permettra de renforcer le lien entre les agriculteurs et les acteurs économiques, académiques et institutionnels locaux et, ainsi, de valoriser encore davantage l’activité agricole.
Le Plateau de Saclay
Le Plateau de Saclay est un territoire situé à cheval sur les départements de l’Essonne et des Yvelines. Il s’étend sur une superficie de 600 km² et est composé de plateaux calcaires et de vallées. Ce Plateau a une longue tradition agricole. Au XIXe siècle, il était principalement consacré à la culture des céréales, des betteraves sucrières et des pommes de terre. Aujourd’hui, l’agriculture est encore une activité importante sur le plateau, mais elle est en recul.
Le Plateau de Saclay est devenu un territoire stratégique pour le développement économique et scientifique. De nombreuses entreprises et institutions de recherche se sont installées sur le plateau, notamment l’Université Paris-Saclay, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). L’urbanisation du Plateau de Saclay a également contribué au recul de l’agriculture. En effet, de nombreuses terres agricoles ont été urbanisées pour construire des logements, des bureaux et des infrastructures.
Le recul de l’agriculture sur le Plateau de Saclay pose un certain nombre d’enjeux, notamment :
• la préservation de la biodiversité : le Plateau de Saclay est un territoire riche en biodiversité. L’urbanisation et le recul de l’agriculture menacent la biodiversité du plateau ;
• la sécurité alimentaire : le Plateau de Saclay est une zone de production agricole importante pour l’Île-de-France. Le recul de l’agriculture sur le plateau pourrait avoir des conséquences sur la sécurité alimentaire de la région ;
• le cadre de vie : le Plateau de Saclay est un territoire à la fois agricole et urbain. Le maintien d’une agriculture durable sur le plateau est important pour préserver le cadre de vie des habitants.
Pour préserver l’agriculture sur le Plateau de Saclay, il est nécessaire de mettre en place des solutions, notamment :
• la protection des terres agricoles : il est important de protéger les terres agricoles du plateau de l’urbanisation. Cela peut se faire par le biais de politiques publiques, telles que la loi d’aménagement et de développement durable (LOADDT) ou le Schéma directeur de la région Île-de-France (Sdrif) ;
• le soutien aux agriculteurs : il est important de soutenir les agriculteurs du plateau, notamment par le biais de subventions ou de formations. Cela permettra aux agriculteurs de maintenir leur activité et de développer des pratiques agricoles durables ;
• la sensibilisation du public : il est important de sensibiliser le public à l’importance de l’agriculture sur le Plateau de Saclay. Cela permettra de favoriser l’acceptation de l’agriculture dans un territoire à la fois agricole et urbain.
Le Plateau de Saclay est un territoire qui doit concilier développement économique et préservation de l’environnement. La préservation de l’agriculture est un élément essentiel de cette conciliation.
Vous souhaitez soutenir le projet ? Faites un don via la plateforme de parrainage qui lui est dédiée bit.ly/HaiesSaclay/. N’hésitez pas à suivre l’actualité de l’association sur https://terreetcite.org/ et à poser vos questions à [email protected].