Le secteur du Bâtiment et de la Construction est fortement émetteur de gaz à effet de serre (GES) avec, selon le Giec, 21 % des émissions directes […]
Le secteur du Bâtiment et de la Construction est fortement émetteur de gaz à effet de serre (GES) avec, selon le Giec, 21 % des émissions directes et indirectes et plus de 34 % de la demande énergétique. C’est un secteur devant répondre à une forte demande de logements et de bâtiments tertiaires : d’ici 2060, la surface des bâtiments devrait doubler avec plus de 230 milliards de m2 additionnels, en majorité dans les pays en développement et les économies émergentes. C’est enfin un secteur fortement exposé : d’ici 2050, le coût du changement climatique pourrait représenter de l’ordre de 6 % de la valeur du secteur immobilier, soit 20 à 25 trillions USD, et de nombreux bâtiments pourraient ne plus pouvoir être assurés.
La déclaration de Chaillot, issue du premier forum mondial sur les bâtiments et le climat, qui s’est tenu à Paris les 7 et 8 mars 2024, reconnaît le rôle critique du secteur du Bâtiment et de la construction pour l’action mondiale pour le climat et pour une transition juste, afin d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris et les objectifs de développement durable des Nations Unies. Elle établit une vision commune et politique des enjeux, des mesures et des collaborations internationales pour cette transformation, dont la création d’un « conseil intergouvernemental pour le Bâtiment et Climat (ou ICBC) ».
Le « Conseil intergouvernemental pour les bâtiments et le climat » réunira les États membres signataires de la déclaration de Chaillot et des pays observateurs. Il vise à partager les meilleures pratiques en matière de réglementations ou d’initiatives réussies afin de stimuler l’apprentissage entre les pays et formuler des recommandations sur des thématiques prioritaires. L’ICBC vient compléter l’Alliance mondiale bâtiments et construction (plateforme climat du secteur du Bâtiment), et le Buildings Breakthrough.
Trois pays, le Brésil, le Kenya et la France se sont portés volontaires pour participer à la troïka assurant la coprésidence initiale de ce conseil et en faciliter les travaux ainsi que l’organisation du prochain « Forum mondial sur les Bâtiments et le Climat ».
« La France est résolument engagée en faveur de la décarbonation des bâtiments avec la mise en place de règles particulièrement ambitieuses pour l’efficacité énergétique des bâtiments. Il faut maintenant une mobilisation mondiale pour relever les défis climatiques de ce secteur. Depuis la Cop21, la France a œuvré, avec de nombreux autres pays et organisations pour établir un cadre de collaboration multilatérale et ainsi accélérer la décarbonation et la résilience climatique des bâtiments. L’institutionnalisation du Conseil Intergouvernemental pour le Bâtiment et le Climat, en application de la Déclaration de Chaillot, en est une étape politique importante. Notre ambition est de faire de l’ICBC un outil au service des ministres en charge de cette transformation », a déclaré Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques de la France.