La Direction générale des Entreprises (DGE) a récemment remis son rapport sur l’écosystème deeptech en France à plusieurs ministres clés, dont Éric Lombard, Philippe Baptiste, Marc […]
La Direction générale des Entreprises (DGE) a récemment remis son rapport sur l’écosystème deeptech en France à plusieurs ministres clés, dont Éric Lombard, Philippe Baptiste, Marc Ferracci, et Clara Chappaz. Ce document, intitulé « L’innovation de rupture au défi du passage à l’échelle », dresse un état des lieux complet du secteur deeptech et des défis à venir. En particulier, il revient sur le bilan du Plan Deeptech, lancé il y a six ans, dont l’objectif était de structurer cet écosystème innovant, en soutenant la création et la maturation de start-up, en simplifiant le transfert technologique depuis la recherche publique, et en renforçant les financements et l’accompagnement des jeunes entreprises. Le rapport souligne les progrès notables réalisés dans la structuration de l’écosystème deeptech, particulièrement lors des phases initiales de développement.
Sur la scène internationale, la France a réussi à se positionner comme un acteur majeur de la deeptech, avec un volume de levées de fonds ayant triplé en cinq ans, passant de 1,5 milliard d’euros en 2019 à 4,1 milliards en 2023. Aujourd’hui, la France se classe première au sein de l’Union européenne et quatrième à l’échelle mondiale, derrière les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni. Ces succès touchent des secteurs stratégiques tels que l’intelligence artificielle, le quantique, le stockage ADN, la biotech, et le new space. Dans un environnement géopolitique de plus en plus complexe, les entreprises deeptech françaises présentent un potentiel dual, à la fois civil et militaire, nécessitant ainsi une vigilance accrue des pouvoirs publics pour préserver la souveraineté technologique et la capacité de défense de la France.
Cependant, des défis demeurent, notamment en ce qui concerne l’industrialisation et l’internationalisation des entreprises deeptech françaises. Le rapport met en garde contre un risque de distanciation par rapport à l’écosystème mondial si la recherche n’est pas suffisamment alignée avec les priorités stratégiques à long terme, et si les financements nécessaires pour accompagner la montée en puissance des entreprises deeptech ne sont pas renforcés.
Afin de maintenir et d’accélérer cette dynamique positive, plusieurs recommandations sont proposées. Il est nécessaire de valoriser davantage la recherche scientifique française, en facilitant le passage du « labo à l’usine », pour faire de l’innovation de rupture un véritable levier de compétitivité et de souveraineté industrielle. De plus, un besoin de financement estimé à 30 milliards d’euros d’ici 2030 doit être comblé pour soutenir les start-up deeptech tout au long de leur cycle de développement et pour permettre à la France de créer des champions technologiques de niveau mondial. L’accent est également mis sur l’importance de renforcer la transition des start-up vers des entreprises industrielles compétitives, notamment en facilitant l’adoption de leurs innovations sur le marché, grâce à des instruments comme la commande publique et privée, les garanties, et les leviers réglementaires.
Le rapport appelle enfin à une réflexion interministérielle, en collaboration avec tous les acteurs privés de l’écosystème, pour élaborer, d’ici l’été, une nouvelle stratégie en faveur de la deeptech française.