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Mieux anticiper les pénuries de médicaments et dispositifs médicaux

Par Gilbert Caron
Publié le 18 mars 2025 à 11h34 – Temps de lecture : 4 minutes

Face à la persistance des pénuries de médicaments et de dispositifs médicaux, le Gouvernement ne relâche pas ses efforts pour garantir l’accès aux soins de manière équitable. Ce jour, Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux Soins, et Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, ont réuni un large panel d’acteurs, incluant des représentants des patients, des industriels et des professionnels de santé. L’objectif était de faire un point d’étape sur la feuille de route initiée en février 2024 pour lutter contre ces pénuries et de présenter un nouveau plan, cette fois-ci consacré spécifiquement aux dispositifs médicaux, dont la crise s’intensifie depuis plusieurs années.

Les efforts du Gouvernement n’ont cessé de croître depuis 2024. En effet, après le lancement de la feuille de route 2024-2027, une série de mesures a été mise en œuvre pour garantir la disponibilité des produits médicaux et renforcer la souveraineté industrielle du pays. L’année 2024 a marqué une première avancée significative avec une baisse du nombre de ruptures signalées à l’ANSM : 3 825 notifications contre 4 925 en 2023. Toutefois, des défis persistent, notamment concernant l’approvisionnement en antibiotiques, où des inégalités régionales restent préoccupantes. Pour pallier cette situation, le Gouvernement a lancé dès octobre 2024 un plan hivernal visant à surveiller de près les produits les plus sensibles aux ruptures, et ce, pour la saison 2024-2025.

La mise en place de solutions concrètes s’est accélérée l’année dernière, avec des mesures comme l’autorisation pour certaines pharmacies hospitalières de produire des médicaments lorsque la rupture de stock d’un fournisseur est prolongée. En outre, des tests de diagnostic rapide ont été déployés en pharmacie pour faciliter l’identification directe de certaines pathologies comme les cystites ou les angines.

L’année 2025 sera marquée par de nouvelles initiatives pour lutter contre ces pénuries, soutenues par la loi de financement de la Sécurité sociale. Parmi celles-ci, un système d’information partagé sera mis en place pour améliorer la visibilité sur la disponibilité des médicaments tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Cette nouvelle mesure devrait renforcer la communication entre tous les acteurs du secteur, des prescripteurs aux pharmaciens, en passant par les pouvoirs publics et les patients, dans le but de limiter les ruptures de stock.

Afin de coordonner de manière optimale les efforts, un comité interministériel d’anticipation des pénuries a été constitué. Ce comité réunit tous les acteurs concernés sous une même gouvernance, garantissant ainsi une gestion harmonieuse des tensions d’approvisionnement et une réponse plus rapide face aux crises.

En parallèle, la crise sanitaire liée au Covid-19 a mis en lumière un autre défi majeur : les dispositifs médicaux, ces produits essentiels à la prise en charge des patients, sont également sujets à des pénuries. Si ces produits sont souvent moins médiatisés que les médicaments, leur absence peut avoir des conséquences dramatiques, notamment pour les patients hospitalisés ou les personnes en situation de handicap. Du simple pansement au stimulateur cardiaque, en passant par les fauteuils roulants, ces dispositifs médicaux jouent un rôle crucial dans le suivi et le traitement des patients. Leur rupture d’approvisionnement peut entraîner des retards de prise en charge et compliquer la gestion de certains handicaps.

Conscient de ces enjeux, le Gouvernement a donc décidé de lancer une nouvelle feuille de route dédiée aux dispositifs médicaux, qui s’étend de 2025 à 2027. Cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large, associant à la fois les travaux nationaux menés par les autorités françaises et les initiatives européennes sur la gestion des ruptures d’approvisionnement. Cette feuille de route repose sur quatre axes stratégiques : d’abord, l’identification et la surveillance des risques de rupture, suivies de la prévention des pénuries à long terme, puis de l’anticipation des ruptures à court terme, et enfin, de l’optimisation de la gestion des situations de crise lorsque celles-ci surviennent.