Sucy-en-Brie : une stratégie verte assumée

À Sucy-en-Brie, les pelouses parfaitement tondues laissent peu à peu place à un foisonnement de fleurs sauvages, de hautes herbes et de bourdonnements joyeux. Ce changement […]

À Sucy-en-Brie, les pelouses parfaitement tondues laissent peu à peu place à un foisonnement de fleurs sauvages, de hautes herbes et de bourdonnements joyeux. Ce changement n’est pas un oubli d’entretien, mais bien le fruit d’une décision volontaire et assumée : la ville s’engage dans une nouvelle ère de gestion écologique de ses espaces verts. Depuis le printemps 2025, la commune a officiellement adopté la gestion différenciée de ses 640 hectares d’espaces verts, soit près de 40 % de sa superficie totale.
Concrètement, cette méthode consiste à adapter la fréquence et le mode d’entretien des différentes zones vertes en fonction de leur usage et de leur fréquentation. Les lieux de vie très fréquentés – aires de jeux, abords de voirie, espaces de pique-nique – continueront à être tondus régulièrement pour assurer sécurité, accessibilité et confort. Mais dans les espaces moins fréquentés, les tondeuses lèvent le pied : la coupe est moins fréquente, parfois même inexistante, laissant le végétal suivre son propre rythme. Ces zones deviennent alors de véritables prairies urbaines, où la nature reprend ses droits.
Cette démarche a plusieurs objectifs, à commencer par la préservation de la biodiversité. En réduisant les coupes systématiques, la ville laisse la flore locale se développer : coquelicots, marguerites, pissenlits et autres espèces spontanées réapparaissent, offrant gîte et couvert aux insectes pollinisateurs comme les abeilles, les papillons (Machaon, Sphinx gazé, Zygène), les bourdons, mais aussi à leurs prédateurs naturels, comme les mésanges bleues ou les coccinelles. Cette microfaune est essentielle à l’équilibre des écosystèmes et contribue au maintien d’un environnement sain.
Au-delà de la dimension écologique, la gestion différenciée présente aussi des avantages environnementaux directs : elle limite l’évaporation de l’eau des sols, réduit les émissions de gaz à effet de serre liées à l’utilisation des engins de tonte, diminue la pollution sonore et contribue à créer des îlots de fraîcheur en milieu urbain, particulièrement précieux en période de canicule.
Visuellement, ce changement s’accompagne aussi d’une évolution des mentalités. Les herbes hautes ne sont plus perçues comme des signes de négligence, mais comme des marqueurs d’une ville qui s’adapte aux enjeux contemporains. La mairie mise sur la pédagogie pour expliquer ces transformations aux habitants. Des panneaux explicatifs seront installés dans les zones concernées et des campagnes de sensibilisation permettront de mieux comprendre l’intérêt de ces prairies en apparence sauvages, mais en réalité très précieuses.
Sucy n’est pas seule à faire ce choix. Elle s’inscrit dans un mouvement plus large, celui des villes qui refusent l’uniformisation de l’espace public pour renouer avec un urbanisme vivant et respectueux du vivant. En 2025, à l’heure où la biodiversité est plus que jamais menacée, ces gestes du quotidien prennent une portée nouvelle.
Ainsi, en adoptant une gestion écologique et responsable de ses espaces verts, Sucy sème les graines d’un avenir plus durable. Et dans les hautes herbes de ses nouvelles prairies urbaines, ce sont aussi les promesses d’un environnement plus riche, plus équilibré et plus résilient qui germent.