Ce 14 mai, une mobilisation essentielle s’est tenue dans les 20 arrondissements de la capitale. Partout, dans les mairies d’arrondissement et lieux partenaires, les Parisiennes et Parisiens ont été invités à participer à une grande soirée de sensibilisation autour d’un sujet souvent relégué à l’arrière-plan des préoccupations urbaines : le risque d’inondation. Pourtant, ce danger, bien réel, plane comme une ombre silencieuse sur une ville bâtie autour d’un fleuve aux humeurs parfois capricieuses.
Organisée par la Ville de Paris, en étroite coordination avec la Préfecture de Police et d’autres acteurs institutionnels, cette soirée s’inscrivait dans une démarche plus large visant à renforcer la culture du risque auprès du grand public. Car si les images de la crue centennale de 1910 ont marqué les mémoires collectives, elles ne suffisent plus à alerter sur l’ampleur du danger. La Seine peut à nouveau sortir de son lit. Et si cela devait arriver, les conséquences seraient multiples, étendues, parfois inattendues, touchant bien au-delà des seules zones inondables.
Les participants, venus nombreux malgré la météo incertaine, ont pu s’immerger dans une série d’ateliers ludiques et instructifs. Fausse édition spéciale de journal télévisé, entretiens avec des experts, quiz interactifs, démonstrations d’équipements : tout était pensé pour rendre tangible un risque trop souvent abstrait. La scénographie immersive, mêlant pédagogie et mise en situation, a permis à chacun de comprendre les mécanismes d’une crue, ses effets sur le quotidien, et surtout les réflexes à adopter avant, pendant et après la montée des eaux.
Cette soirée simultanée dans chaque arrondissement s’est accompagnée d’un autre dispositif innovant : un simulateur sensoriel installé sur le parvis de la mairie du 11e. Depuis le 12 et jusqu’au 16 mai, les passants peuvent expérimenter physiquement la difficulté de s’extirper d’une cave ou d’un véhicule en cours d’inondation. Un choc pour beaucoup, qui ont réalisé la force invisible de l’eau, et combien quelques dizaines de centimètres peuvent suffire à piéger un corps humain.
Dans l’après-midi, c’étaient les enfants qui avaient été placés au cœur de la démarche, avec des animations spécifiques à l’Académie du Climat. Une trentaine d’enfants de centres de loisirs parisiens y ont manipulé des maquettes de crues, répondu à des quiz conçus pour leur âge, et découvert les grands équilibres de l’eau, du ruissellement urbain aux microplastiques dans les océans. Objectif : faire germer tôt une conscience du risque et des bons gestes.
En parallèle de ces initiatives portées par la Ville, la Préfecture de Police a, elle aussi, orchestré un moment fort sur les quais de Seine, au cœur du 5e arrondissement. Sur l’esplanade du quai Saint-Bernard, de nombreux curieux ont assisté à des démonstrations nautiques impressionnantes de sauvetage, ou encore à la pose d’un batardeau – ces fameuses barrières amovibles conçues pour contenir l’eau en cas de crue. Autant d’illustrations concrètes du dispositif de protection qui serait déployé en situation réelle.
Si cette journée a permis de toucher des centaines de personnes, elle s’inscrit dans une dynamique plus vaste. En octobre 2025, un exercice de crise grandeur nature sur le risque d’inondation doit avoir lieu dans la capitale, à l’image de celui organisé en 2023 autour de la canicule extrême. Ce test, en conditions réelles, visera à éprouver les capacités de réaction de la Ville, des services de secours, des opérateurs publics et, surtout, de la population elle-même.
Risque d’inondations : journée de sensibilisation

Par Arthur Rogue
Publié le 14 mai 2025 à 10h15 – Temps de lecture : 4 minutes