Tour de France : Stylos et guidons à l’honneur

Le Tour de France s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire en célébrant en grande pompe le cinquantième anniversaire de sa première arrivée sur les Champs-Élysées. Cette 21e étape prendra une dimension encore plus spectaculaire en 2025 avec un parcours inédit : pour la première fois, la dernière étape intégrera la butte Montmartre, s’inspirant directement du tracé des courses olympiques qui, en août 2024, avaient enflammé la capitale.
Trois ascensions de la rue Lepic et un passage au sommet, sur le parvis du Sacré-Cœur, viendront bouleverser les certitudes. Un final en forme de classique de printemps, capable de déjouer les plans des sprinteurs traditionnels et d’ouvrir la voie aux puncheurs audacieux. À seulement six kilomètres de l’arrivée, la dernière montée classée du Tour 2025 pourrait s’avérer décisive : une poignée de secondes gagnées dans les ruelles de Montmartre pourrait suffire pour inscrire son nom au palmarès de cette édition historique.
Cet événement exceptionnel mobilise l’ensemble des services de l’État et de la Ville. La sécurisation du parcours, la gestion des flux et l’accompagnement du public exigeront un dispositif d’ampleur, calqué en partie sur celui mis en place pour les Jeux olympiques. La dernière étape ne verra pas défiler la caravane publicitaire, mais impliquera tout de même des aménagements notables, qui affecteront temporairement les riverains, les professionnels et les commerçants du secteur. Une réunion d’information réunissant la mairie de Paris, l’organisateur du Tour et la Préfecture de police est prévue en amont afin de détailler l’organisation aux acteurs concernés.
Cette arrivée veut aussi s’inscrire dans le quotidien des Parisiens, et notamment des plus jeunes. Deux rendez-vous leur sont dédiés : le premier, fixé au 19 juin, verra 2025 écoliers parisiens participer à la traditionnelle Dictée du Tour. Cent cinquante d’entre eux seront accueillis à l’Hôtel de Ville pour une épreuve un peu particulière, durant laquelle ils plancheront sur un texte de presse lu par Christian Prudhomme en personne. En ouverture, ils auront droit à une mini-randonnée à vélo dans les rues de Paris, escortés par la mythique voiture rouge numéro 1. Des ateliers pédagogiques installés sur les quais de Seine permettront également aux enfants de s’initier aux règles de la mobilité douce et de découvrir le plaisir de circuler à deux roues.
Le second moment fort aura lieu le 27 juillet, jour du grand final. Cinquante jeunes licenciés dans des clubs cyclistes de la capitale défileront fièrement avant le peloton, vêtus de tee-shirts jaunes, dans une parade qui leur permettra de fouler symboliquement le même parcours que les champions. En tribune, ils pourront ensuite encourager les coureurs du Tour, vivre le passage de la caravane et s’imprégner de cette atmosphère unique qui, depuis cinq décennies, fait battre le cœur de Paris.
Ce lien entre l’élite du cyclisme et la jeunesse parisienne prend tout son sens dans une ville qui, pour la troisième fois consécutive, s’est vue décerner la plus haute distinction du label « Ville à vélo du Tour de France ». Forte de plus de 1 500 kilomètres d’aménagements cyclables, Paris poursuit sa mue, amorcée dès 2014, vers un modèle de ville durable et apaisée. Depuis 2021, 250 millions d’euros ont été investis dans les infrastructures cyclables. Résultat : le vélo a ainsi dépassé la voiture comme premier mode de déplacement des Parisiens.
Du Parc des Princes à la Cipale, des Champs-Élysées à Montmartre, l’histoire d’amour entre Paris et le Tour de France continue de s’écrire. Et en 2025, cette histoire prendra une tournure spectaculaire, audacieuse, résolument tournée vers l’avenir. Un clin d’œil à Walter Godefroot, premier vainqueur sur les Champs, à Bernard Thévenet, tombeur de Merckx, à Hinault et Cavendish, maîtres des sprints d’anthologie, mais surtout un regard porté vers la jeunesse, la transition écologique, et la redéfinition d’un Tour plus proche des territoires et de ses habitants.