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Eaux de baignade : transparence, contrôle et prévention

Par Samy Abtroun
Publié le 23 juin 2025 à 14h34 – Temps de lecture : 4 minutes

En 2024, la qualité des eaux de baignade en France reste globalement très satisfaisante, comme en témoigne le dernier rapport publié par l’Agence européenne pour l’environnement et la Commission européenne. Cette année, 90,5 % des sites de baignade contrôlés dans le pays ont été jugés d’une qualité « excellente » ou « bonne », une performance encourageante alors que l’été approche et que les Français se préparent à profiter des plages, des lacs et des rivières. Cette évaluation repose sur un contrôle rigoureux et systématique des eaux, mené tout au long de la saison balnéaire par les autorités sanitaires françaises, notamment les Agences régionales de santé (ARS). Ces organismes réalisent plus de 34 000 prélèvements chaque année, en se concentrant sur deux indicateurs microbiologiques clés : Escherichia coli et les entérocoques intestinaux, marqueurs d’une pollution d’origine fécale.

Les résultats des analyses, réalisées sur plus de 3 300 sites en 2024, dont environ 2 000 en milieu marin et 1 300 en eaux douces, permettent d’établir un classement officiel qui distingue quatre niveaux de qualité : excellente, bonne, suffisante ou insuffisante. En 2024, 74,2 % des sites ont obtenu la meilleure note, tandis que 16,3 % ont été considérés comme bons, totalisant ainsi 3 045 sites répondant à des critères très stricts. Par ailleurs, 94,2 % des sites au moins ont atteint un niveau suffisant, respectant ainsi les normes européennes en vigueur. Le nombre de sites jugés insuffisants reste faible et stable dans le temps, avec seulement 114 sites concernés, soit 3,4 % du total, un pourcentage quasiment identique à celui enregistré en 2013. Un petit nombre de sites, 2,4 %, n’ont pas pu être classés, faute d’échantillons suffisants.

Cette surveillance étroite de la qualité de l’eau est avant tout une question de santé publique. La présence de germes fécaux dans les eaux de baignade, bien que ne constituant pas un danger immédiat dans les limites habituellement observées, peut indiquer une contamination plus large susceptible d’entraîner des troubles divers chez les baigneurs. Dermatites, troubles gastro-intestinaux, otites et autres infections bénignes peuvent ainsi survenir, en particulier chez les personnes les plus vulnérables. Face à ce risque, des mesures strictes sont mises en œuvre dès qu’un niveau de pollution est détecté. Une interdiction temporaire ou pérenne de la baignade peut alors être décidée, accompagnée d’une communication claire auprès du public pour garantir la sécurité des usagers.

Dans ce contexte, il est vivement conseillé aux vacanciers et aux riverains de privilégier les sites officiellement recensés et contrôlés, de consulter régulièrement les résultats des analyses disponibles en temps réel sur le site « Baignades » du ministère de la Santé, et de respecter scrupuleusement les interdictions de baignade qui peuvent être affichées sur place ou en ligne. Il est également recommandé d’éviter la baignade après de fortes pluies ou orages, qui peuvent provoquer des rejets d’eaux usées ou pluviales, susceptibles d’altérer la qualité de l’eau.

Pour faciliter l’accès à l’information, le site baignades.sante.gouv.fr propose une carte interactive qui localise tous les sites de baignade, indiquant clairement leur classement sanitaire. Ce dispositif assure une transparence totale et une meilleure sensibilisation des usagers aux enjeux sanitaires liés à la qualité des eaux. En outre, les données collectées sont partagées en open data sur la plateforme data.gouv.fr, permettant à tous de consulter les informations officielles.