La reconquête de la souveraineté protéique française franchit une nouvelle étape avec le soutien de l’État à dix projets innovants dans le domaine des légumineuses. À travers un financement global de 11,7 millions d’euros, ces initiatives sélectionnées dans le cadre de l’appel à projets « Projets territoriaux filières légumineuses », lancé en juin 2024, visent à structurer des chaînes de valeur locales autour des protéines végétales, à la fois pour l’alimentation humaine et animale.
Porté par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, ce dispositif s’inscrit dans la planification écologique et mobilise le fonds souverain dédié aux transitions. Objectif : accélérer la transformation des systèmes agricoles en soutenant des projets ancrés dans les territoires, associant agriculteurs, transformateurs, coopératives et industriels, et capables de faire émerger une production nationale résiliente, compétitive et durable.
Au cœur de ces projets, les légumineuses se taillent la part du lion. Pois, lentilles, féveroles ou soja sont au centre des efforts d’investissement et de recherche, depuis le champ jusqu’à l’assiette. Certains projets prévoient la création de chaînes de tri et de conditionnement, d’autres la mise en place de démonstrateurs industriels ou encore le développement de procédés novateurs de transformation, à l’image de l’utilisation combinée d’algues et de légumineuses en Bourgogne-Franche-Comté.
Derrière chaque initiative, une ambition commune : rendre la France moins dépendante des importations de protéines végétales et renforcer la souveraineté alimentaire tout en répondant aux exigences de la transition écologique. La restauration collective n’est pas oubliée : un projet national vise à diffuser les bonnes pratiques pour généraliser l’usage des légumineuses dans les cantines, des écoles aux hôpitaux.
Selon le ministère, plus d’un million d’hectares sont déjà consacrés aux cultures riches en protéines végétales. Mais l’objectif affiché est plus ambitieux encore : atteindre 10 % de la surface agricole utile française à l’horizon 2030. Ces dix projets, à la fois ancrés localement et porteurs d’une vision nationale, contribuent à bâtir cette stratégie, en articulant performance économique et responsabilité environnementale.