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Préfecture : faciliter le logement social

Par Assia Bedja
Publié le 28 juillet 2025 à 11h33 – Temps de lecture : 5 minutes

Ce mois de juillet 2025, la préfecture de région d’Île-de-France, préfecture de Paris, a marqué une étape décisive dans la politique de logement social à Paris. À l’occasion de la signature d’un protocole immobilier entre l’État et la Ville de Paris, une centaine de logements sociaux verra le jour dans trois des arrondissements les plus prisés et les plus chers de la capitale : les 4e, 5e et 6e. Ce protocole témoigne de l’engagement renforcé de l’État face à la crise du logement en Île-de-France, où la rareté du foncier et la hausse constante des besoins sociaux ont rendu difficile la production de nouveaux logements accessibles.
Dans une capitale où l’immobilier est souvent hors de portée pour les plus modestes, la création de logements sociaux dans des zones historiquement sous-dotées constitue une avancée sans précédent. Jusqu’à récemment, des obstacles réglementaires et budgétaires avaient freiné de telles initiatives, notamment la difficulté d’acquérir des biens à prix abordables. Toutefois, une réforme réglementaire entrée en vigueur le 1er janvier 2025 a permis de lever ces barrières. Ce décret autorise désormais les préfets à accorder des dérogations à la décote sur les biens immobiliers de l’État, facilitant ainsi leur cession à des prix inférieurs à leur valeur vénale.
L’objectif de cette réforme est clair : encourager la production de logements sociaux là où le foncier est rare, tout en optimisant la gestion du patrimoine public. Le protocole signé entre l’État et la Ville de Paris s’inscrit parfaitement dans cette logique. En pratique, trois immeubles actuellement sous la gestion de l’État, libérés dans le cadre de réorganisations administratives et de démarches visant à améliorer leur performance énergétique, seront cédés à la Ville à un prix largement décoté. Ces bâtiments, situés dans des quartiers où la demande en logements sociaux dépasse largement l’offre, permettront ainsi d’héberger près de 100 familles parisiennes à revenus modestes.
Cette opération représente un investissement important pour l’État, qui consent un effort financier de plus de 10 millions d’euros. En outre, elle marque un tournant dans la gestion du patrimoine immobilier public : en plus de répondre aux besoins pressants en matière de logement social, elle permet une meilleure utilisation des bâtiments de l’État, certains étant libérés pour des projets à plus forte valeur sociale. Ce processus de reconversion d’immeubles témoigne également de l’effort de l’administration pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments publics, tout en répondant aux enjeux de la transition écologique.
Le projet incarne un modèle de coopération entre les autorités publiques, qui s’engagent conjointement pour un urbanisme plus inclusif et une meilleure répartition des ressources. L’impact de ce protocole ne se limite pas à la création de logements : il s’inscrit dans une dynamique plus large d’urbanisme durable et de rééquilibrage territorial. En permettant la création de ces logements dans des zones traditionnellement inaccessibles, l’État et la Ville de Paris envoient un signal fort : la question du logement social ne concerne pas uniquement les périphéries, mais doit également faire l’objet de solutions innovantes au cœur même de la capitale.
L’initiative s’inscrit également dans une vision de long terme. Elle fait écho à d’autres engagements récents de l’État, qui ont pour objectif de soutenir la construction de logements sociaux tout en répondant aux besoins spécifiques des populations. L’appel à manifestation d’intérêt lancé sur la transformation de bureaux en logements, ou encore la délégation des aides à la pierre à la Ville de Paris, en sont des exemples. Grâce à cette politique, des centaines de places de pension de famille, de foyers pour jeunes travailleurs et de logements en résidence sociale seront créées dans les années à venir, soutenant ainsi les personnes les plus vulnérables face aux difficultés économiques.
La coopération entre l’État et la Ville de Paris dans ce domaine est un modèle à suivre. Selon les autorités, cette démarche collaborative, qui associe la décentralisation des décisions aux impératifs locaux, est la clé de la réussite d’un projet aussi ambitieux. Christine Weisrock, responsable régionale de la politique immobilière de l’État en Île-de-France, a joué un rôle essentiel dans la concrétisation de ce protocole. Son engagement, ainsi que celui des autres acteurs publics mobilisés, a permis de lever les obstacles administratifs et financiers qui freinaient jusqu’alors le développement de logements sociaux dans des secteurs aussi demandés.
Ce protocole symbolise une volonté forte de l’État d’agir pour la justice sociale et l’équité territoriale. Il rappelle également que, même dans un marché du logement particulièrement tendu, des solutions peuvent être trouvées lorsque l’État et les collectivités agissent main dans la main. Si le projet se révèle fructueux, il pourrait bien servir de modèle pour d’autres grandes villes françaises confrontées aux mêmes défis en matière de logement social.
En signant ce protocole, l’État et la Ville de Paris montrent leur capacité à s’adapter aux enjeux contemporains et à répondre, de manière pragmatique et ambitieuse, aux besoins urgents des citoyens. Pour les habitants des quartiers concernés, ces futurs logements sociaux ne sont pas qu’un simple toit au-dessus de leur tête : ils représentent une promesse de solidarité, d’équité et d’accessibilité dans une capitale où le logement est devenu une question centrale de justice sociale.