Depuis le début de l’année, les équipes des douanes françaises ont multiplié les interceptions spectaculaires face à l’argent sale circulant sur le territoire. Près de 48 millions d’euros ont été saisis, soit une hausse de 34 % par rapport à la même période en 2024. Derrière ce chiffre record, ce sont 1 622 affaires recensées, témoignant de la montée en puissance de la lutte contre le blanchiment, notamment celui découlant des trafics de stupéfiants.
Trois opérations menées coup sur coup en moins de dix jours illustrent parfaitement ce nouveau dynamisme : à Paris, à Besançon et à Perpignan, les agents ont réussi à intercepter près de 660 000 euros, essentiellement en espèces. À Paris, le contrôle d’un collecteur d’argent a permis de découvrir 200 000 € cachés chez lui, ainsi que des bijoux et des armes, l’enquête menant directement devant le tribunal judiciaire de la capitale. Sur la route de Cerdagne, les douaniers des Pyrénées-Orientales ont débusqué plus de 131 000 € dissimulés dans une voiture immatriculée en Autriche : les deux personnes ont écopé de deux ans de prison avec sursis, d’une lourde amende douanière et d’une interdiction du territoire.
Autre opération marquante, menée en collaboration franco-suisse à Delle : plus de 327 000 € dissimulés dans des caches sophistiquées sous les sièges d’un véhicule, repérés grâce au flair d’un chien anti-stupéfiants. L’argent portait une forte odeur de drogue, laissant peu de doute sur son origine. Là encore, la justice a frappé fort : prison ferme, confiscation, amendes et interdiction définitive du territoire.
Pour Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, ces résultats incarnent l’efficacité d’une nouvelle stratégie douanière axée sur le « suivi et saisie de l’argent ». Cette approche vise à frapper au cœur des réseaux criminels en réduisant leur capacité d’action. La ministre salue la détermination de tous les agents engagés : « La lutte contre le blanchiment requiert opiniâtreté et technicité ; chaque saisie est un coup porté aux organisations criminelles. »
Ce bilan inédit confirme que la douane française n’entend rien laisser passer – la traque de l’argent sale est devenue l’une des armes majeures pour affaiblir les trafics et protéger l’économie nationale.