C’est une annonce qui sonne comme un antidote au sentiment d’abandon dans les campagnes françaises. En ce mois de juillet 2025, la ministre déléguée au Commerce, Véronique Louwagie, et la ministre déléguée à la Ruralité, Françoise Gatel, ont dévoilé la liste des 55 nouveaux lauréats du Fonds de soutien au commerce rural. Ce dispositif, issu du plan France ruralités, porte l’ambition simple mais fondamentale de ranimer l’activité commerciale là où elle s’est éteinte, face à une statistique qui a de quoi provoquer l’électrochoc : 62 % des communes rurales françaises n’abritent plus aucun commerce, contre 25 % en 1980.
Installations en dur ou itinérantes, les projets primés cette année dessinent sur la carte de France une constellation de points de vie, diffusés dans 10 des 13 régions métropolitaines, de la Nouvelle-Aquitaine à l’Occitanie, en passant par la Bretagne ou le Grand Est. Ils s’ajoutent aux 44 premiers lauréats annoncés en juin, illustrant la montée en puissance du dispositif et le refus de laisser les villages se muer en déserts économiques et sociaux.
Car le commerce de proximité est bien plus qu’un lieu de transaction : c’est un repère quotidien, un catalyseur de lien social, un acteur clé de l’attractivité et du rebond. Dans cette deuxième vague, la diversité des projets est à la hauteur des besoins du terrain. On y trouve des épiceries multiservices, des boulangeries, des cafés associatifs, des commerçants ambulants traversant les petites routes pour desservir plusieurs hameaux. Chacun à sa façon, ces porteurs de projet s’emparent de leur destin pour redonner à la ruralité un souffle économique trop longtemps tenu en lisière.
Le bilan du fonds, en un peu plus d’un an, donne la mesure du chemin parcouru : 687 projets validés dans 946 communes, dont 198 déjà livrés et près de 489 en cours. Ce progrès très concret touche plus de 690 000 habitants en zone rurale, et près de 825 000 si l’on ajoute la desserte des communes par les commerces itinérants. Les ministres, dans leur annonce, dressent le portrait d’une reconquête qui s’enracine projet après projet, commerçant après commerçant, village après village. Dans un pays où le renouveau des campagnes est au cœur des préoccupations politiques et sociétales, ces nouveaux lauréats incarnent une promesse : celle de l’accès aux produits courants, du renforcement du tissu économique local, de la restauration du lien social et d’une ruralité qui, loin de se résigner à la déshérence, choisit la vitalité.