Onze pays européens, dont la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou la Belgique, demandent instamment à l’Union européenne d’adopter au plus vite des règles de protection renforcées pour la sidérurgie du continent. Face à des capacités mondiales de production en excès et à un marché mondial de plus en plus instable, leur objectif est simple : préserver un secteur industriel stratégique qui irrigue des piliers essentiels de l’économie, comme l’automobile, le bâtiment ou la défense. L’acier est indispensable aux grands chantiers de transition économique et écologique déjà engagés, et chaque usine, partout en Europe, fait vivre les régions, et participe à leur développement.
Aujourd’hui, la sidérurgie européenne est fragilisée par une déferlante d’importations à bas prix qui menace la pérennité de ses sites industriels, alors que les mesures de sauvegarde mises en place depuis 2018 ont progressivement perdu en efficacité. Les États demandent donc à la Commission européenne de mettre en place, dès le 1er janvier prochain, un nouveau cadre de défense, ambitieux et réellement dissuasif. L’enjeu : ramener le niveau des importations à celui observé il y a une décennie, époque où les usines européennes tournaient encore à plein régime.
Pour y parvenir, ils réclament un contrôle strict des volumes importés : seulement 15 % de la consommation européenne autorisée pour les aciers plats et inoxydables, et pas plus de 5 % pour les produits longs. Des hausses substantielles de droits de douane pourront être appliquées aux excédents, avec la possibilité de les augmenter fortement si la situation l’exige. Ce nouveau bouclier commercial doit être opérationnel rapidement pour permettre au secteur d’investir sereinement dans la décarbonation de ses procédés et rester compétitif sur la scène mondiale.
Le message est clair : sans acier européen, pas de souveraineté industrielle ni de transition énergétique solide. Les États appellent la Commission à agir vite, pour que l’acier redevienne une force de l’industrie européenne et protège emplois, savoir-faire et ambitions collectives.