Claye-Souilly : préserver la forêt de demain

Ce mois d’août, la forêt régionale de Claye-Souilly est entrée dans une nouvelle phase de travaux. Cette opération, conduite par l’Office national des Forêts en partenariat avec Île-de-France Nature, marque une étape importante dans la gestion et l’avenir de ce massif. Les interventions vont se concentrer principalement dans le bois de Morfondé, situé à proximité du centre commercial. Là, il est prévu d’ouvrir des cloisonnements, ces passages parallèles tracés à intervalles réguliers qui permettent aux engins forestiers, tels que tracteurs ou porteurs, de circuler sans abîmer le sol. L’objectif est simple : protéger le terrain du tassement tout en préparant la régénération naturelle de la forêt. Si certains arbres doivent être retirés pour créer ces ouvertures, il ne s’agit pas d’un appauvrissement mais d’un processus de gestion durable. Ces éclaircies permettent aux arbres voisins de bénéficier de davantage de lumière et de ressources, accélérant leur croissance. Au fil des années, les ouvertures se refermeront d’elles-mêmes, redessinant une forêt plus équilibrée et plus vigoureuse.
Ces chantiers s’inscrivent dans le cadre du document d’aménagement forestier, une véritable feuille de route qui planifie les actions à mener sur plusieurs décennies. Pour la forêt régionale de Claye-Souilly, cette programmation s’étend de 2018 à 2027. Ce document de gestion, suivi par l’ONF et Île-de-France Nature, poursuit plusieurs objectifs : assurer le renouvellement des peuplements, protéger la biodiversité, maintenir un accueil du public de qualité et produire un bois valorisable. C’est cette vision à long terme qui garantit la pérennité du massif, car une forêt se gère toujours sur le temps long et avec une anticipation qui dépasse largement le court terme.
La réalisation concrète des travaux est confiée à des entreprises spécialisées, qui acquièrent les bois marqués par l’ONF et doivent respecter scrupuleusement le Cahier national des prescriptions d’exploitation forestière. Les forestiers suivent chaque étape de près afin de garantir la bonne application des règles et de limiter l’impact des opérations. Le bois ainsi prélevé ne se perd pas : il est trié selon son essence et sa qualité, puis orienté vers des usages variés. Les troncs les plus solides trouvent une seconde vie dans la construction et la menuiserie en tant que bois d’œuvre, d’autres alimentent l’industrie du papier ou des panneaux, et une partie est destinée au chauffage. Chaque arbre coupé rejoint donc un circuit précis qui valorise la ressource dans toutes ses dimensions.
Le calendrier des travaux dépend de nombreux facteurs : le volume d’arbres à retirer, les conditions météorologiques, mais aussi les contraintes techniques et logistiques des exploitants. Il est prévu que les opérations démarrent en août et qu’elles puissent se prolonger tout au long de l’année, voire jusqu’en 2026 si nécessaire. Cependant, une règle incontournable s’applique : entre le 1er mars et le 30 juillet, les chantiers seront suspendus afin de respecter la période de nidification des oiseaux. Ce souci de conciliation entre exploitation forestière et préservation de la biodiversité illustre la volonté de gérer la forêt de manière responsable. Une fois les coupes effectuées, les parcelles sont remises en état et les bois stockés temporairement en bordure des chemins ou sur des aires de dépôt, avant d’être progressivement évacués.
La sécurité du public reste une priorité pendant toute la durée des opérations. Il est formellement interdit de pénétrer dans les parcelles concernées par les travaux ou de grimper sur les tas de bois. Pour informer les promeneurs et rappeler ces consignes, une signalisation spécifique sera mise en place. Les usagers de la forêt sont invités à respecter ces règles simples, indispensables pour que chacun puisse continuer à profiter du site en toute sérénité une fois les travaux achevés.