En mars 2025, Élisabeth Borne, ministre d’État et ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Rachida Dati, ministre de la Culture, ont confié à Édouard Geffray, conseiller d’État et ancien directeur général de l’enseignement scolaire, une mission sur l’éducation aux images et la modernisation du dispositif « Ma Classe au cinéma ». L’objectif : renforcer et adapter ce programme emblématique face aux évolutions des pratiques numériques des élèves et aux besoins des enseignants et des collectivités.
Créé il y a plus de trente ans et porté par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) en partenariat avec les ministères de l’Éducation nationale et de la Culture, « Ma Classe au cinéma » offre aux élèves, de la maternelle au lycée, une immersion dans le monde cinématographique. Chaque année, près de deux millions de jeunes découvrent une grande diversité de films dans les salles de cinéma, accompagnés par leurs enseignants qui enrichissent ces expériences de contenus pédagogiques adaptés. Le dispositif mobilise un large réseau de partenaires sur tout le territoire, faisant de l’éducation au cinéma une initiative nationale de référence.
Face à l’omniprésence des écrans et aux besoins de formation continue des enseignants, Édouard Geffray a mené plus de soixante-dix entretiens avec les différents acteurs du dispositif, qu’ils soient institutionnels, éducatifs ou issus des réseaux cinématographiques. À partir de ces échanges, il a formulé dix-neuf propositions concrètes visant à consolider et développer « Ma Classe au cinéma ». Ces recommandations portent sur l’amélioration de l’accès des enseignants à la formation, la participation active de tous les partenaires à la gouvernance du dispositif, ainsi que le renforcement de l’engagement de chacun dans la réussite de cette éducation.
Le rapport souligne également l’importance d’adosser l’éducation au cinéma et à l’image aux programmes scolaires. Cette approche permet non seulement de mobiliser les œuvres dans le prolongement des enseignements, mais aussi de proposer aux élèves la découverte du cinéma en dehors du temps scolaire, favorisant ainsi une éducation continue et ouverte à la culture.
Les ministres restent pleinement engagées dans la poursuite de ce dispositif et confirment que les ministères concernés, en lien avec le CNC, mettront en œuvre les actions nécessaires pour atteindre les objectifs définis dans le rapport.
Élisabeth Borne insiste sur l’enjeu citoyen et éducatif de cette démarche : « L’éducation à l’image est une nécessité démocratique. Elle permet aux élèves d’enrichir leur culture générale, de se forger un jugement et de développer un rapport critique aux images et aux écrans. En modernisant Ma Classe au cinéma et en inscrivant cette éducation dans les parcours scolaires, nous donnons aux élèves des repères solides et la capacité de comprendre le monde qui les entoure. » Rachida Dati ajoute : « Alors que les jeunes générations passent plus de temps que jamais devant les écrans et sont exposées à un flux continu de contenus divers, il est urgent de repenser la manière dont nous éduquons leur regard et éveillons leur esprit critique. Apprendre à apprécier une œuvre, construire des repères dans ce monde d’images et en reprendre le contrôle n’est pas seulement une question culturelle, c’est un enjeu de civilisation et de santé mentale pour nos élèves. Cette éducation doit les accompagner tout au long de la scolarité et au-delà. »