Le 18 septembre 2025 a marqué un tournant dans la vie institutionnelle et économique des Yvelines. Sous l’impulsion de la préfecture, s’est tenue à Versailles l’installation du premier Comité d’action économique locale, plus connu sous le sigle CAEL. Cette instance, voulue et portée par l’État, répond à une ambition claire : fédérer les acteurs publics et privés du territoire afin d’apporter des solutions concertées aux freins qui entravent le développement économique et la compétitivité des Yvelines.
En ouvrant la séance, le préfet a rappelé l’importance de cette initiative, née de la volonté de bâtir un diagnostic partagé et d’agir collectivement sur des problématiques concrètes. Les Yvelines, territoire riche de ses atouts, mais aussi confronté à des défis persistants, doivent composer avec des enjeux cruciaux : la mobilité des actifs, la production de logements adaptés et accessibles, la rareté du foncier disponible pour l’activité économique et l’adéquation encore insuffisante entre les formations proposées et les besoins réels des entreprises. « Nous voulons bâtir un diagnostic partagé et coordonner des solutions concrètes pour lever les freins qui pèsent sur l’activité économique dans les Yvelines », a martelé le préfet, soulignant que la réussite dépendra de la capacité à unir les énergies locales autour d’une même table
La composition du CAEL illustre cette volonté d’ouverture et de coopération. Aux côtés de la préfecture, cheffe de file de cette dynamique, figuraient les services de l’État (DDETS, DDT, Drieat), les chambres consulaires – CCI Versailles-Yvelines et CMA Île-de-France Yvelines –, mais aussi les grandes organisations patronales comme le Medef et la CPME 78. La Région Île-de-France, partenaire incontournable du développement territorial, a répondu présent, tout comme de nombreuses intercommunalités : Saint-Quentin-en-Yvelines, Versailles Grand Parc, Cœur d’Yvelines, Gally Mauldre, Grand Paris Seine & Oise, Pays Houdanais. Les villes de Versailles et de Sartrouville, particulièrement représentatives des dynamiques urbaines du département, étaient également au rendez-vous. L’Établissement public foncier d’Île-de-France (Epfif) et d’autres partenaires institutionnels complétaient ce cercle, garantissant un croisement d’expertises et une approche globale.
Le Comité d’action économique locale ne vient pas se substituer aux instances existantes ; il se veut au contraire un outil complémentaire, capable de renforcer la cohérence et l’efficacité collective. Sa mission est de créer un espace de travail et de réflexion où chaque acteur, quelle que soit sa nature ou sa taille, peut apporter sa vision, ses contraintes et ses propositions. L’objectif est clair : dépasser la fragmentation des dispositifs, mutualiser les forces et transformer les constats en actions.
Dès sa première réunion, quatre grandes priorités ont été fixées, qui reflètent les besoins pressants du département. La première concerne les transports et les mobilités. L’amélioration de l’accessibilité des bassins d’emploi est essentielle, notamment autour des projets structurants tels qu’Éole et la ligne T13, qui redessineront les flux et ouvriront de nouvelles perspectives. La seconde priorité touche au logement des actifs. Dans un département où les prix du marché immobilier peuvent freiner l’installation des salariés, il devient indispensable de produire davantage de logements abordables, mais aussi de développer des solutions innovantes comme les résidences pour salariés ou les hébergements temporaires. Le troisième axe porte sur le foncier économique : il s’agit d’optimiser les terrains disponibles, de requalifier les friches industrielles et de créer les conditions favorables à l’implantation et au développement des entreprises. Enfin, la quatrième priorité concerne les compétences et la formation, afin de rapprocher davantage l’offre éducative et professionnelle des besoins réels des entreprises, en particulier dans les secteurs stratégiques que sont l’industrie et la transition écologique.
La préfecture, en lançant cette initiative, entend donner aux Yvelines les moyens de répondre aux grands défis économiques contemporains. L’installation du CAEL s’inscrit dans une démarche de long terme : la construction d’un diagnostic partagé, étape clé prévue dans les prochains mois, ouvrira la voie à la définition d’actions concrètes dès 2026. Ces actions, co-construites et mises en œuvre collectivement, devront améliorer l’attractivité du territoire, renforcer la compétitivité de ses entreprises et répondre aux attentes des habitants.
Au-delà des discours, ce comité incarne une volonté politique forte : faire des Yvelines un territoire où l’économie et le développement humain avancent de concert, où les freins se transforment en opportunités, et où chaque acteur, public ou privé, trouve sa place dans la construction d’un avenir partagé. Par son rôle moteur et fédérateur, la préfecture s’affirme comme la garante de cette nouvelle dynamique, capable de transformer une ambition commune en résultats tangibles pour l’ensemble du département.
Préfecture : comité d’action économique locale

Par Assia Bedja
Publié le 2 octobre 2025 à 12h53 – Temps de lecture : 5 minutes