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Baromètre Vélo 2025 : la Seine-Saint-Denis accélère

Par Assia Bedja
Publié le 30 septembre 2025 à 13h11 – Temps de lecture : 4 minutes

Publié le 18 septembre dernier, le « Baromètre vélo » de la Fédération des usagers de la bicyclette a livré son nouveau classement, offrant un aperçu précieux du ressenti des habitants face aux conditions de circulation à vélo dans leur commune. Cette enquête, qui interroge cyclistes et non-cyclistes, met en lumière les progrès réalisés par de nombreux territoires et souligne particulièrement l’évolution positive en Seine-Saint-Denis. Si des marges de progression subsistent, deux tiers des communes du département enregistrent une amélioration sensible par rapport à l’édition 2021. Des hausses spectaculaires sont observées aux Lilas, avec un bond de 54 %, à Tremblay-en-France, en progression de 29 %, ou encore à Pantin, qui affiche un ressenti amélioré de 33 %. Plus encore, les villes jusque-là classées dans la catégorie des communes au climat « très défavorable » à la pratique du vélo sont passées de onze à seulement trois, signe que les efforts d’aménagement et d’investissement déployés ces dernières années produisent un impact concret sur la vie quotidienne des habitants.
Cette évolution positive ne doit rien au hasard. Depuis 2016, et plus encore depuis l’adoption en 2019 d’une stratégie départementale ambitieuse baptisée « 100 % cyclable », la Seine-Saint-Denis mène une politique volontariste en matière de mobilité douce. Dotée d’un budget global de 150 millions d’euros, cette stratégie a permis de transformer en profondeur la voirie départementale, avec la réalisation de 177 kilomètres aménagés en faveur des vélos, soit désormais plus de la moitié des 345 kilomètres que compte le réseau. Objectif : répondre à l’urgence climatique, améliorer le cadre de vie des habitants et faire du vélo un mode de transport du quotidien, accessible partout et pour tous.
Ces efforts sont d’autant plus remarqués que la Seine-Saint-Denis s’impose comme un leader régional en matière d’aménagements cyclables. Le Collectif Vélo Île-de-France, dans son bilan publié en octobre 2024, a souligné le rôle moteur du département, qui a réalisé 47 kilomètres de nouvelles pistes depuis 2021. L’année 2024 a marqué un tournant, portée par la dynamique des Jeux olympiques et paralympiques, avec la création de 24,5 kilomètres de pistes, dont 18 kilomètres d’« olympistes » conçues pour relier les sites de compétition. Ces infrastructures constituent un héritage durable pour les habitants, favorisant les déplacements du quotidien dans un environnement plus sûr et plus agréable.
Au-delà de la quantité, la qualité des aménagements est également au cœur de la politique départementale. L’avenue Gabriel Péri à Montreuil, par exemple, a été repensée pour mieux partager l’espace public et offrir aux cyclistes un cadre plus sécurisé. De même, la transformation de l’avenue de la Division Leclerc au Bourget illustre une volonté de métamorphoser d’anciennes routes nationales en axes urbains apaisés, végétalisés et adaptés aux mobilités douces. Ces réalisations témoignent d’une attention particulière portée à l’intégration du vélo dans la ville, en lien avec les autres modes de transport et avec une vision urbaine respectueuse de l’environnement.
Le Département poursuit sur sa lancée et prévoit d’investir 160 millions d’euros supplémentaires d’ici 2030. Ce programme ambitieux comprend une centaine d’opérations en cours d’étude ou déjà programmées, menées en concertation avec les communes. Trois objectifs guident cette nouvelle phase. D’abord, la constitution de réseaux structurants comme le Réseau Vélo Île-de-France et le Vélopolitain, qui bénéficient également du soutien de la Région et de la Métropole du Grand Paris. Ensuite, la connexion systématique des futures gares du Grand Paris Express, afin que chaque nouvel équipement de transport soit pensé comme un hub intermodal accueillant les cyclistes. Enfin, l’amélioration de la sécurité et de la qualité des espaces publics, avec une part croissante accordée aux mobilités actives et à la végétalisation, dans des territoires longtemps dominés par la voiture et marqués par une forte minéralité.