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Meulan-en-Yvelines : le futur groupe scolaire « Le Paradis »

Par Assia Bedja
Publié le 4 novembre 2025 à 15h13 – Temps de lecture : 7 minutes

À Meulan-en-Yvelines, le paysage éducatif s’apprête à changer durablement. Construit au début des années 1960, le groupe scolaire « Le Paradis » a longtemps été un pilier du quotidien des familles meulanaises. Mais après plus de six décennies d’utilisation, le temps a fait son œuvre : les bâtiments ont vieilli, les normes ont évolué et les besoins des élèves comme des enseignants se sont transformés. Aujourd’hui, la municipalité tourne la page de cette histoire en lançant un ambitieux chantier de démolition et de reconstruction. Le projet, préparé depuis plusieurs années, a été officiellement lancé à l’occasion du Conseil municipal du 25 juin 2025, qui a désigné le prestataire chargé de cette opération d’envergure.
Ce projet, symbole du dynamisme communal, incarne une vision nouvelle de l’école publique : un lieu à la fois fonctionnel, durable, inclusif et ouvert sur son environnement. Dans un contexte de transition écologique et de mutation des usages pédagogiques, la ville a choisi de concevoir un établissement exemplaire, pensé pour durer et répondre aux défis de demain.

Un projet structurant pour la commune
La reconstruction du groupe scolaire « Le Paradis » s’inscrit dans une démarche plus large de modernisation des équipements publics. Le futur ensemble accueillera vingt classes au total, dont neuf en maternelle et onze en élémentaire, ainsi qu’un pôle de restauration en liaison froide et des espaces périscolaires repensés pour mieux répondre aux rythmes de vie des enfants et des familles. Véritable pôle éducatif du quartier, ce nouveau groupe scolaire deviendra l’un des lieux les plus structurants de la vie municipale.
La particularité de l’opération réside dans sa réalisation en site occupé. Tout au long du chantier, les activités scolaires seront maintenues. Les élèves continueront d’être accueillis, les équipes éducatives de travailler, et les familles de bénéficier d’un service public continu. Cette prouesse logistique nécessitera une planification minutieuse et des mesures de sécurité renforcées. Pour accompagner cette transformation, la municipalité prévoit également la réutilisation de certains espaces existants. L’étage du bâtiment voisin, autrefois occupé par le multiaccueil avant son transfert au rez-de-chaussée du Relais Petite Enfance, sera réaménagé et intégré au projet, optimisant ainsi le foncier déjà disponible.
L’organisation future de l’école a été pensée dans les moindres détails. L’entrée principale sera installée rue de la Ferme Paradis, en lien direct avec la Maison de la Petite Enfance, tandis que les accès techniques seront situés allée des Cyclamens. Ce choix permettra de mieux gérer les flux, d’assurer la sécurité des déplacements et d’offrir une lisibilité claire entre les différentes fonctions du site.

Une école exemplaire sur le plan environnemental et social
L’ambition de la commune dépasse largement la seule reconstruction d’un bâtiment scolaire. C’est une véritable démarche environnementale et sociétale qui guide ce projet. Le futur groupe scolaire « Le Paradis » sera conçu selon les principes de la réglementation environnementale RE2020, et visera même une performance supérieure aux exigences actuelles. Le choix des matériaux, la conception architecturale et la gestion énergétique s’inscriront dans une logique de sobriété et de durabilité. Le bois sera privilégié comme matériau principal, tant pour ses qualités techniques que pour son empreinte carbone réduite.
L’école sera également exemplaire dans sa relation à la nature. Les espaces extérieurs seront repensés pour favoriser la biodiversité et le confort thermique. Des cours végétalisées remplaceront les surfaces minérales, des zones ombragées seront aménagées pour offrir des espaces de repos, et un jardin pédagogique permettra aux enfants de découvrir concrètement les cycles de la nature et la préservation de l’environnement. L’objectif est double : créer un cadre de vie apaisant et éducatif tout en contribuant à la lutte contre les îlots de chaleur urbains.
Mais l’attention portée à la durabilité ne s’arrête pas à l’environnement. L’école sera également un modèle d’accessibilité universelle. Tous les espaces – classes, restauration, zones périscolaires, locaux administratifs – seront conçus pour accueillir dans les meilleures conditions les personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap sensoriel ou cognitif. Cette démarche d’inclusion, inscrite au cœur du projet, illustre la volonté municipale de bâtir une école ouverte à tous, sans distinction.
Enfin, la qualité de vie et le bien-être des élèves ont guidé chaque choix architectural. Les salles de classe bénéficieront d’une luminosité naturelle optimale, d’une isolation acoustique renforcée et d’une ventilation adaptée. L’organisation spatiale a été pensée pour favoriser l’autonomie et la fluidité des déplacements, tout en garantissant des conditions d’apprentissage sereines et agréables. Les espaces de restauration et de détente seront conçus dans la même logique de confort et de convivialité, contribuant à faire de l’école un véritable lieu de vie.

Un investissement ambitieux pour un avenir durable
Le projet du nouveau groupe scolaire « Le Paradis » représente un investissement majeur pour Meulan-en-Yvelines, avec un coût total estimé à 13 961 000 € HT. Derrière ce chiffre se cache un montage financier solide, reposant sur un partenariat étroit entre plusieurs institutions publiques et la commune. Le plan de financement prévoit 8 890 000 € de subventions, soit 63,67 % du coût global. L’État soutiendra le projet à hauteur de 390 000 € (2,79 %) dans le cadre de la DETR ou de la DSIL 2025, tandis que la Région Île-de-France participera à hauteur de 1 500 000 € (10,74 %). Le Département des Yvelines, partenaire clé du développement local, contribuera pour 7 000 000 €, soit plus de 50 % du financement total.
Le complément sera assuré par un emprunt municipal de 2 000 000 € (14,33 %) et un autofinancement de la ville de 3 071 000 € (22 %). Ce plan, équilibré et ambitieux, démontre la capacité de la commune à conjuguer exigence budgétaire et vision à long terme.
Le chantier débutera au premier trimestre 2026 et s’étendra sur deux ans et demi. L’été 2026 verra l’installation des bâtiments provisoires, les premiers travaux à la Maison de la Petite Enfance et la démolition des premiers bâtiments. Durant l’année scolaire 2026-2027 seront édifiés le nouveau bâtiment élémentaire et la cuisine. L’été 2027 marquera la réception de ces équipements, suivie de la démolition des dernières structures existantes. Enfin, l’été 2028 sera consacré aux aménagements extérieurs, avant une livraison complète du site à la rentrée scolaire 2028.
Conduit dans le cadre d’un marché global de performance, ce projet garantit non seulement la qualité architecturale et technique des ouvrages, mais aussi la maîtrise de leur performance énergétique sur le long terme. Il s’agit d’un modèle de gestion durable, dans lequel la conception, la construction et l’exploitation forment un tout cohérent au service de la collectivité.
Au-delà des chiffres, ce chantier incarne un choix politique fort : celui d’investir dans l’éducation, dans la jeunesse et dans l’avenir. Avec la reconstruction du groupe scolaire « Le Paradis », Meulan-en-Yvelines affirme son attachement à une école publique ambitieuse, inclusive et respectueuse de l’environnement. En 2028, lorsque les enfants franchiront les portes de leurs nouvelles classes, ils découvriront bien plus qu’un bâtiment neuf : une école pensée pour eux, ancrée dans son territoire et tournée vers le futur.