Dans un contexte de concurrence internationale particulièrement soutenue, le paysage industriel français semble trouver un certain équilibre. Au premier semestre 2025, avec un solde positif de +9, la France continue d’ouvrir et d’agrandir davantage d’usines qu’elle n’en ferme. Ce chiffre traduit une dynamique encourageante, mais qui reste freinée par les tensions commerciales et la compétition mondiale.
Le Baromètre industriel de l’État, coordonné par la Direction générale des Entreprises (DGE), offre un regard précis sur cette évolution. Il mesure semestriellement la réindustrialisation en France en recensant les ouvertures et extensions significatives ainsi que les fermetures et réductions, sur la base de l’effectivité, dès la première ou la dernière production sortie de l’usine.
Cette dynamique se nourrit de projets industriels qui continuent de voir le jour sur le territoire. Le soutien des dispositifs de politique industrielle, qu’il s’agisse du crédit d’impôt pour l’industrie verte ou du plan France 2030, contribue à maintenir un flux constant de demandes et d’investissements. L’industrie verte, avec un solde positif de +11, reste un moteur central de la réindustrialisation, consolidant les efforts engagés ces dernières années.
Pour la première fois, l’industrie de défense s’impose également comme un secteur particulièrement dynamique, avec un solde de +8. La montée en cadence des activités dans l’aéronautique militaire illustre cette tendance, plaçant la France dans une position stratégique au cœur de l’innovation et de la sécurité industrielle.
Face à une dynamique qui tend à se stabiliser, la France entend renforcer ses stratégies industrielles au niveau européen, afin de préserver ses intérêts, son indépendance et ses emplois. Le gouvernement poursuit son action pour soutenir la compétitivité des entreprises tout en promouvant une réindustrialisation ambitieuse. La mise en œuvre du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, la régulation des importations et l’instauration de quotas stratégiques dans certains secteurs clés témoignent de la volonté de favoriser la relocalisation de la production et la création d’emplois industriels sur le territoire européen. Dans ce contexte, la France joue un rôle moteur pour porter cette ambition auprès de la Commission européenne, affirmant sa détermination à conjuguer compétitivité, souveraineté industrielle et transition écologique, tout en construisant un avenir industriel durable et résilient.

