Dans le cadre de sa politique de réduction des déchets et de valorisation des biodéchets, la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPS&O) engage une étape décisive : dès la fin de l’année 2025, cinq communes du territoire testeront un dispositif inédit de collecte des déchets alimentaires en points d’apport volontaire. L’objectif de cette expérimentation est clair : proposer aux habitants des solutions simples et accessibles pour trier leurs biodéchets de proximité, tout en mesurant les conditions d’un déploiement à plus grande échelle dans les années à venir.
Andrésy, Carrières-sous-Poissy, Conflans-Sainte-Honorine, Les Mureaux et Vernouillet participent à cette première phase d’essai. Pendant un an, deux dispositifs distincts seront installés dans différents quartiers : des abri-bacs, d’un côté, et des composteurs grutables avec bac à broyat, de l’autre. Chaque système sera testé dans des contextes urbains variés afin d’identifier leurs atouts, leurs limites et l’adhésion des habitants. La Communauté urbaine assurera un suivi régulier, avec un bilan complet à la fin de l’expérimentation.
Cette démarche répond à un enjeu environnemental majeur. Aujourd’hui, les déchets alimentaires – restes de repas, épluchures, marc de café, coquilles d’œufs, thé, pain ou pâtes – représentent près d’un tiers des déchets du bac gris. Leur collecte et leur traitement mobilisent à eux seuls 60 % du budget Déchets de GPS&O. En les triant et en les valorisant, les habitants permettent non seulement de réduire les coûts d’incinération, mais aussi d’éviter l’émission de gaz à effet de serre. Transformés en compost ou en biogaz, ces déchets deviennent une ressource locale pour enrichir les sols ou produire de l’énergie.
Le choix de l’apport volontaire facilite l’implication des foyers : chacun peut déposer ses déchets alimentaires à son rythme, sans contrainte d’horaire ou de jour de collecte. Les dispositifs sont pensés pour être identifiables, propres, faciles à entretenir et adaptés aux usages quotidiens. Pour accompagner cette phase de test, la Communauté urbaine distribuera prochainement des bioseaux et organisera des temps d’information dans chaque quartier concerné. Les consignes de tri – simples et clairement affichées – guideront les habitants sur ce qui peut être déposé ou non dans les composteurs et abri-bacs.
À la suite de leur dépôt, les déchets seront valorisés localement. Le compost servira notamment aux espaces verts du territoire, tandis que d’autres flux pourront être orientés vers des unités de méthanisation pour produire du biogaz. Ce cycle vertueux permet de limiter l’incinération, de réduire l’impact environnemental du territoire et de promouvoir une économie circulaire de proximité.
Chaque commune impliquée bénéficie d’un déploiement adapté à son tissu urbain. Andrésy recevra des composteurs grutables dans les quartiers du Domaine Sisley, Rêve de Seine et des Charvaux. À Vernouillet, les habitants du centre-ville disposeront d’abri-bacs, tandis que des composteurs grutables seront installés dans le quartier du Parc. Carrières-sous-Poissy se dotera d’abri-bacs dans le secteur du Parc de la centralité. À Conflans-Sainte-Honorine, deux abri-bacs seront installés à la résidence Romagné, tandis que les Mureaux testeront cinq abri-bacs dans la partie Grand Ouest du quartier.
La localisation précise des dispositifs sera communiquée progressivement. Les informations seront relayées lors des sessions d’information dans les quartiers, ainsi que sur le site internet de GPS&O.
Cette expérimentation marque une étape importante dans la stratégie de gestion durable des déchets du territoire. Si les résultats sont concluants, la collecte des biodéchets en apport volontaire pourrait devenir un réflexe partagé par des dizaines de milliers d’habitants, contribuant à un territoire plus propre, plus responsable et plus respectueux de l’environnement.
Grand Paris Seine & Oise : tri de proximité des biodéchets
Par Gilbert Caron
Publié le 8 décembre 2025 à 12h54 – Temps de lecture : 4 minutes
