La tribune historique du stade départemental Yves-du-Manoir, qui avait accueilli l’été dernier les phases finales des épreuves olympiques de hockey sur gazon, s’apprête à retrouver une nouvelle vie. Lors de la dernière séance publique de l’Assemblée départementale des Hauts-de-Seine, présidée par Georges Siffredi, les élus ont voté en faveur de la promesse d’autorisation d’occupation temporaire du site au profit de la société RCF Rugby. Cette décision ouvre la possibilité pour le Racing 92, club professionnel emblématique, d’installer sa résidence sur le site et de s’approprier la zone historique du stade, comprenant la tribune d’honneur et le terrain olympique.
Le Stade départemental Yves-du-Manoir, propriété de la Plaine des Sports, a fait l’objet de lourds travaux à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques 2024, pour un montant total de 101 millions d’euros. Ces aménagements ont permis de créer deux nouveaux bâtiments ainsi que trois terrains olympiques dédiés au hockey sur gazon, complétés par sept terrains multisports supplémentaires. Dans la continuité de cette dynamique, le Département a lancé, le 25 juin 2024, un appel à manifestation d’intérêt afin de permettre l’occupation de la zone historique par un club à vocation sportive, offrant ainsi une nouvelle perspective pour un site chargé d’histoire. La proposition du RCF Rugby s’inscrit dans cette logique, le club souhaitant exploiter le stade pour y installer son activité sportive professionnelle, marquant un retour attendu sur un terrain qui a façonné une partie de son identité.
La promesse d’autorisation d’occupation temporaire votée porte sur la partie dite « historique » du stade, qui comprend la tribune d’honneur, pouvant accueillir actuellement 6 565 spectateurs, ainsi que le terrain olympique. Le projet prévoit des travaux importants, avec un investissement de 22,8 millions d’euros. Ils incluent l’adaptation de la tribune et des vestiaires aux exigences du TOP 14, la création de deux nouvelles tribunes de 6 079 places à l’est et au sud, et la construction d’un bâtiment côté nord intégrant une boutique, une bodega, des espaces réceptifs et une tribune supplémentaire de 852 places. Cette promesse, constitutive de droits réels, demeure toutefois soumise à certaines conditions, telles que l’obtention du permis de construire définitif et la purge de tout recours relatif aux actes attachés au projet.
Le Racing 92 entretient depuis longtemps des liens étroits avec le Département des Hauts-de-Seine. Labellisé en 2009 « Club des Hauts-de-Seine », le club bénéficie d’un ancrage territorial solide et d’un partenariat régulièrement renouvelé. L’histoire commune entre le Racing 92 et le Stade Yves-du-Manoir remonte à 1924, date à laquelle le club de rugby a commencé à occuper le site, devenu au fil des décennies emblématique pour l’équipe première et même pour le XV de France, de 1924 à 1972. Le club évolue désormais dans divers lieux sur le territoire, notamment au centre d’entraînement du Plessis-Robinson, à Colombes et lors des matchs à la Paris La Défense Arena de Nanterre, consolidant son identité 100 % altoséquanaise.
Au fil des années, le partenariat entre le Département et le Racing 92 s’est renforcé, avec le soutien au centre de formation du club, considéré comme l’un des meilleurs de France, l’organisation de rencontres entre les joueurs et les jeunes habitants du territoire, ainsi que le parrainage de matchs où le Département invite des enfants issus de dispositifs solidaires. Cette nouvelle étape au stade Yves-du-Manoir illustre parfaitement la volonté du Département des Hauts-de-Seine de poursuivre sa politique sportive en valorisant son patrimoine historique et en soutenant les clubs qui contribuent à la dynamique locale. Le retour du Racing 92 sur ce site emblématique ne constitue pas seulement un projet sportif ambitieux, mais également un témoignage fort de l’attachement du club et du Département à une histoire partagée et à l’avenir du rugby dans la région.
Stade Yves-du-Manoir : retour emblématique pour le Racing 92
Par Assia Bedja
Publié le 12 décembre 2025 à 16h39 – Temps de lecture : 4 minutes
