Le ministère de l’Éducation nationale a publié pour la première fois un bilan détaillé du baccalauréat 2025, offrant une photographie complète de l’évolution de l’enseignement secondaire en France et de l’accès au diplôme sur plusieurs décennies. Cette édition illustre la progression continue du niveau d’études, mais également la diversification des parcours qui accompagne la montée en compétence des élèves.
Depuis 1970, le baccalauréat a connu une transformation profonde. À l’époque, seulement un cinquième d’une génération obtenait le baccalauréat général. Cinquante-cinq ans plus tard, en 2025, 42,6 % d’une génération décrochent le baccalauréat général, une évolution qui traduit l’élévation du niveau de formation et la personnalisation des parcours scolaires. Parallèlement, 15,1 % des élèves ont obtenu le baccalauréat technologique et 18 % le baccalauréat professionnel, une proportion qui s’inscrit dans une montée en puissance continue depuis l’après-guerre et le développement de l’enseignement technologique et professionnel. Dans l’ensemble, 75,7 % des jeunes d’une classe d’âge sont désormais bacheliers, confirmant une stabilité autour des trois quarts depuis quelques années, malgré une légère baisse observée depuis 2023. Cette proportion souligne que le baccalauréat n’est plus réservé à une élite mais s’inscrit comme un objectif accessible pour la majorité des élèves, tout en reflétant la diversité des trajectoires de réussite.
Le taux de réussite global au baccalauréat 2025 atteint 91,9 %, en hausse de 0,4 point par rapport à 2024. La voie générale reste la plus performante avec 96,4 % de réussite, suivie de la voie technologique à 90,9 % et de la voie professionnelle à 83,4 %. Ces résultats traduisent l’engagement continu des équipes pédagogiques et la motivation des élèves dans un cadre où le baccalauréat repose sur l’équilibre entre contrôle continu et épreuves terminales. Les notes de contrôle continu représentent 40 % de la note finale et reflètent le travail régulier sur l’année, avec des moyennes nationales allant de 12,3 à 15,6/20 selon les disciplines. Les épreuves terminales, comptant pour 60 % de la note finale, témoignent d’un niveau exigeant avec des moyennes de 10,78/20 en philosophie à 14/20 pour le Grand oral. La cohérence entre ces deux composantes confirme la fiabilité du baccalauréat comme indicateur du niveau des élèves.
Le système des mentions reste un repère clé pour distinguer les performances des candidats. En 2025, 59,2 % des bacheliers toutes voies confondues obtiennent une mention. Dans la voie générale, la proportion atteint 68 %, tandis que la voie technologique enregistre 43,5 % et la voie professionnelle 53,3 %. Les mentions « Très bien » concernent 13,4 % des candidats de la voie générale, avec des taux encore plus élevés dans certaines spécialités comme Mathématiques/Physique-Chimie (21,4 %) et Mathématiques/Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (20,5 %). Ces résultats mettent en évidence l’effet positif de la spécialisation progressive, qui permet aux élèves de concentrer leurs efforts sur les disciplines où ils excellent et de maximiser leurs chances de distinction.
Les points attribués par les jurys, bien que marginaux, jouent un rôle de reconnaissance pour les situations proches des seuils de réussite ou de mention. En 2025, 1,7 % des admis en voie générale ont obtenu leur diplôme grâce à ces points, et 6,7 % ont bénéficié d’une amélioration de leur mention. Dans la voie technologique, ces proportions sont respectivement de 3,4 % et 5,7 %. Pour garantir la transparence et l’équité, un décret entrera en vigueur en 2026 pour encadrer strictement ces points : seuls les candidats ayant obtenu au moins 8/20 à l’ensemble des épreuves écrites pourront en bénéficier, et le maximum accordé sera de 0,5 point de moyenne générale.
Le bilan 2025 confirme que le baccalauréat rénové reste un examen exigeant et cohérent, structuré autour de la progressivité des parcours, de la spécialisation des élèves et de la complémentarité entre contrôle continu et épreuves terminales. Il constitue un repère fiable pour évaluer le niveau académique et demeure un diplôme essentiel pour l’accès à l’enseignement supérieur. Cette édition souligne aussi que l’accès au baccalauréat s’est démocratisé au fil des décennies, offrant à la majorité des jeunes la possibilité de poursuivre leurs études et de se projeter vers l’enseignement supérieur ou le monde professionnel, tout en valorisant les compétences et les talents individuels.

