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Budget 2026 : services publics, logement, climat

Par Assia Bedja
Publié le 22 décembre 2025 à 13h29 – Temps de lecture : 5 minutes

Le Conseil de Paris a adopté le budget primitif de la Ville pour 2026, un budget présenté comme équilibré et ambitieux, destiné à achever les grands projets de la mandature tout en préservant les services publics du quotidien. Après six années marquées par des crises successives – sanitaire, inflationniste et immobilière – les indicateurs financiers sont orientés favorablement. L’épargne brute atteint 800 millions d’euros, la capacité d’autofinancement permet de couvrir 78 % des investissements et la durée de désendettement s’établit à douze ans. Malgré les ponctions opérées par l’État sur les finances locales, la Ville maintient un niveau d’investissement élevé, avec plus de 1,6 milliard d’euros prévus en 2026, et affirme laisser une situation saine et des marges de manœuvre à l’équipe issue des élections municipales de mars 2026.
Les choix budgétaires confirment la priorité donnée aux politiques éducatives, culturelles et familiales. La culture et le patrimoine bénéficient de 252 millions d’euros, en fonctionnement comme en investissement. Les services essentiels sont maintenus, avec notamment la conservation du premier tarif à 13 centimes dans les cantines scolaires et le remboursement des forfaits Imagine R pour les élèves des écoles, collèges et lycées. La Ville poursuit également le soutien aux initiatives pédagogiques innovantes, telles que l’école dehors, l’école sur l’eau avec le Fluctuat ou encore l’académie des langues, tout en sanctuarisant des lieux dédiés au débat citoyen, comme le Théâtre de la Concorde et l’Académie du Climat. Les dépenses consacrées à l’enseignement atteignent 407 millions d’euros, en hausse de 17 millions par rapport à 2025, notamment pour financer les décharges de classes des directeurs d’école à compter de septembre 2026, pour un coût de 12 millions d’euros par année scolaire.
La transition sociale et écologique demeure un axe structurant du budget. Face au désengagement régional dans le financement du logement, la Ville de Paris inscrit 800 millions d’euros pour la construction, l’acquisition et la rénovation de logements sociaux, et consacre 50 millions d’euros à la poursuite de la capitalisation de la foncière Logement abordable. Les grands projets de transformation et de végétalisation de la capitale se poursuivent, avec des crédits dédiés à la porte de Montreuil (19 millions d’euros), à la place de la Concorde (56 millions), aux Buttes-Chaumont (52 millions supplémentaires), aux abords de Montparnasse (5,7 millions) et de Notre-Dame de Paris (4,6 millions), à la forêt urbaine du réservoir de Grenelle (1,5 million), à la porte de la Villette (1,8 million), à la végétalisation du canal Saint-Martin (8 millions) ainsi qu’au boulevard Richard Lenoir et à ses squares adjacents (11,4 millions). Ces investissements traduisent la volonté d’adapter la ville au changement climatique et d’améliorer durablement la qualité des espaces publics.
La transformation des quartiers se poursuit également à travers le programme « Embellir votre quartier », doté de 15 millions d’euros, après 93 millions investis sur les quatre dernières années. Les dispositifs plébiscités par les habitants, comme les cours oasis et les rues aux écoles, voient leurs financements reconduits à hauteur de 7 millions et 10 millions d’euros. La Ville poursuit par ailleurs son objectif de devenir une capitale 100 % cyclable, avec 20 millions d’euros consacrés au déploiement de nouvelles pistes, dans la continuité d’un plan vélo ayant mobilisé plus de 189 millions d’euros depuis 2021. En séance, l’exécutif a renforcé certains crédits, notamment pour soutenir les commerces victimes d’attaques homophobes, améliorer l’accessibilité de la voirie pour les piétons, financer les classes découverte, créer un observatoire des loyers commerciaux et assurer le remboursement des forfaits Imagine R des mineurs non accompagnés scolarisés à Paris.
La Maire de Paris a également évoqué l’avenir du BHV Marais, indiquant que la Ville étudierait toutes les possibilités d’acquisition du bâtiment si l’enseigne venait à quitter les lieux, afin d’y développer un projet mêlant logement social et abordable, accès à la propriété via des baux réels solidaires, services de proximité, équipements publics et maintien d’une activité commerciale.
Un focus particulier est accordé au périscolaire et à la protection de l’enfance. Le budget 2026 prévoit la création de 50 postes par résorption des vacations, 13 postes supplémentaires dans les Caspe et en direction, le maintien de 120 postes à la Direction des affaires scolaires, ainsi que 60 animateurs, 40 Asem et 20 professeurs de la Ville de Paris. Le nombre de formations diplômantes BJEPS et Dejeps accordées aux agents sera accru, avec l’objectif de satisfaire 100 % des demandes sur deux ans. Une nouvelle cartographie des établissements pour les référents éducatifs Ville est envisagée, accompagnée d’une revalorisation significative de leurs primes. La création d’une fonction de référent inclusion dans chaque école est également prévue, assortie d’une prime spécifique. À ces mesures s’ajoutent 250 000 euros dédiés à des ateliers menés par des associations spécialisées autour des droits de l’enfant et de la prévention des violences, ainsi qu’une autorisation de programme de 500 000 euros pour l’aménagement des espaces de lecture dans le premier degré.