Le 20 septembre a été marqué à Rennes par l’ouverture, tôt le matin, d’une seconde ligne de métro, d’autant plus appréciée qu’elle a été retardée plusieurs fois. Grande satisfaction donc, à commencer par celle de la maire socialiste de la ville et présidente de Rennes Métropole Nathalie Appéré – accompagnée par le ministre délégué aux Transports Clément Beaune –, qui n’a pas hésité à parler « d’un des plus gros chantiers de génie civil au niveau national » et « d’une révolution des mobilités ». Aujourd’hui, s’est enthousiasmée l’élue, trois Rennais sur quatre sont à moins de 600 mètres d’une station de métro, soit moins d’une dizaine de minutes à pied.
Le nouveau métro – ligne b – relie sur 14 km et en 21 minutes le sud-ouest au nord-est de la capitale bretonne. Automatique et en petite partie aérien, accessible aux personnes à mobilité réduite, il s’arrête à 15 stations entre Rennes et les communes voisines de Cesson-Sévigné et Saint-Jacques-de-la-Lande. Dans des rames plus larges (57 cm de plus que son prédécesseur), plus écologiques et de grandes baies vitrées, quelque 110 000 personnes peuvent être transportées par jour (179 personnes par voyage à 36 km/h de vitesse moyenne et 80 km/h en pointe), avec une fréquence de 67 secondes aux heures de pointe, entre deux trains. Autre avantage, ce métro évolue en fonction du trafic et peut facilement être pourvu de nouvelles voitures. La ville table sur 25 % de voyageurs en plus dans les transports en commun d’ici 2025 qui bénéficient désormais d’un meilleur accès à l’emploi, au logement et aux services, mais aussi d’un tissu d’entreprises dynamisées dans les zones couvertes.
Rennes, déjà la plus petite ville au monde à disposer d’un métro, avait décidé en 2001 de créer une seconde ligne dans sa ville pour un coût de plus de 1,3 milliard d’euros, dont 1,096 financé par la métropole. Plus de 700 entreprises ont été mobilisées. Les premiers coups de pioche ont commencé il y a huit ans pour une inauguration prévue en 2020, mais reportée, pour cause de Covid et à la suite de problèmes techniques. Si le projet titanesque a finalement abouti 20 ans après son lancement, la maire a d’ailleurs prévenu que des réglages et des améliorations sont encore possibles, appelant sans le dire les habitants à continuer d’être patients en cas de retard par exemple… Mais guère d’inquiétude en vérité : le métro est dit de nouvelle génération, automatique et léger, produit par Siemens Mobility, le concurrent d’Alstom déjà chargé du déploiement de la ligne a, et appelé Cityval, un système certes en cours de développement, mais fiable.
Rennes qui compte 220 000 habitants devient la plus petite ville au monde équipée de… deux métros. Pour marquer le coup et montrer la prouesse aux Rennais, l’accès à la ligne b sera gratuit jusqu’à dimanche. De nombreuses animations de danse, de cirque, de musique et de théâtre se dérouleront dans les nouvelles stations. À cette mise en service du nouveau métro sera associé le redéploiement du réseau de bus le 24 octobre prochain ainsi que l’ouverture de trois parcs-relais. Autres effets positifs, la transformation de quartiers et l’expérimentation en février prochain d’une « zone à trafic limité » dans le centre historique. Le quotidien des habitants est en train de changer : plus besoin de voiture, le métro est là !