L’opérateur de jeux d’argent, 2e loterie en Europe et 4e mondial, champion français des tickets de tirage et de grattage, entre dans l’écurie des paris hippiques […]
L’opérateur de jeux d’argent, 2e loterie en Europe et 4e mondial, champion français des tickets de tirage et de grattage, entre dans l’écurie des paris hippiques en ligne. Il est depuis ce lundi en négociations exclusives avec Zeturf, le numéro deux du secteur, mais aussi bien présent sur le poker en ligne. Enjeu : compléter son offre du pari dans le digital et rivaliser avec le géant PMU (Pari mutuel urbain) qui détient le monopole des paris hippiques… en points de vente.
Sur le Net par contre, la place n’est pas prise, entendu que les paris hippiques aussi bien que sportifs d’ailleurs ainsi que le poker sont ouverts à la concurrence. Ce marché du digital représente 1,5 milliard d’euros de mises (chiffre de 2020), de quoi attiser toutes les convoitises. L’opérateur doit être simplement agréé. En passant par Zeturf, FDJ prend une part de marché dans l’Hexagone de 20 % et se met en bonne place dans la stalle de départ. Fondé il y a plus de 20 ans, le groupe Zeturf – également présent en Espagne, en Belgique et aux Pays-Bas – qui tient aussi les paris sportifs en ligne (sous la marque Zebet) a enregistré quelque 800 millions d’euros de mises l’an dernier, soit environ 4 % de celles de FDJ qui a pris 19 milliards d’euros de paris pendant la même période.
FDJ n’a pas communiqué de chiffre, mais le journal Les Échos parle d’un prix d’environ 200 millions d’euros. Une bonne opération – si elle venait à se confirmer – pour le groupe dirigé par Stéphane Pallez qui prévoit de lancer bientôt son poker en ligne. L’action FDJ a progressé depuis son introduction en Bourse (19,90 euros contre 31,93 euros aujourd’hui) pour les investisseurs institutionnels. Seule ombre au tableau, l’ouverture par la Commission européenne en juillet 2021 d’une enquête portant sur la soulte versée par le groupe en échange de ses droits exclusifs. Lors de sa privatisation en novembre 2019, FDJ a payé 380 millions d’euros à l’État pour conserver ses conditions d’exclusivité sur la loterie (physique et en ligne), ainsi que sur les paris sportifs en point de vente pendant une période de 25 ans, un montant que la Commission juge inférieur au prix du marché – le 1er groupe bancaire mondial Citigroup évalue un complément de prix de 1,06 milliard d’euros !
Sauf surprise, la finalisation de cette transaction devrait obtenir l’aval des autorités compétentes. Dans tous les cas, les amateurs de courses hippiques ont déjà commencé à lancer de nouveaux paris : Zeturf gardera-t-il son nom ? Quel changement FDJ pourra-t-il apporter aux courses hippiques ? En attendant – si ce n’est pas encore le cas, ils peuvent surfer sur Internet ou via l’application dédiée, aux Loto, EuroMillion, Keno et autres Parions Sport.