Retour sur ce plan d’action ambitieux lancé en mars dernier par le Département de la Seine-Saint-Denis après une grande concertation auprès de ses agents sur le […]
Retour sur ce plan d’action ambitieux lancé en mars dernier par le Département de la Seine-Saint-Denis après une grande concertation auprès de ses agents sur le devenir du travail social, dans un contexte de crise sans précédent. Le plan pour l’attractivité des métiers se concentre sur 3 objectifs : revaloriser les métiers ; recruter plus et mieux ; fidéliser et mieux soutenir les professionnels. Recrutement de 450 personnels, plan de rénovation des locaux, renforcement de la formation et des actions collectives… au total, ce sont 15 millions d’euros supplémentaires qui seront engagés par an pour redonner du sens au travail social. Ce plan est intervenu alors que la crise avait remis en lumière et renforcé les besoins et le manque d’attractivité des métiers du travail social. Hausse du nombre de personnes accompagnées parmi lesquelles de nouveaux publics, renforcement des problématiques (accès aux droits, difficultés budgétaires, isolement social, violences conjugales/intrafamiliales), difficultés d’accès aux services renforcées pendant les confinements, difficultés de recrutement… la Seine-Saint-Denis est particulièrement concernée par les tensions que connaît le travail social. Un an de concertation Lancée en mars 2021, cette concertation inédite a pris la forme de questionnaires, élaborés avec des agents et les organisations syndicales et remplis par près de 350 agents du Service social départemental et de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), puis par l’organisation d’ateliers participatifs thématiques. Si près de deux tiers des répondants sont des travailleurs et travailleuses sociaux, une multiplicité de métiers a été représentée : collaborateur de circonscription, responsable et responsable adjoint de circonscription, assistant administratif, psychologue, écrivain, administratif et conseiller en insertion sociale professionnelle. Des professionnels issus de 24 des 25 circonscriptions sociales du département y ont répondu. Cette concertation a mis en lumière la forte motivation des équipes et leur attachement à leurs missions de service public et au territoire de la Seine-Saint-Denis. Pour autant, elle a également soulevé de multiples problématiques que les professionnels rencontrent au quotidien : problèmes bâtimentaires, importance de la charge administrative, complexité des procédures, multiplicité des tâches à accomplir, place trop importante de la gestion de l’urgence, nombre élevé de postes vacants, difficultés à fidéliser les nouveaux professionnels, besoin d’être davantage associés aux décisions… Dans l’ensemble, les enjeux d’amélioration des conditions de travail et de reconnaissance des métiers sont apparus centraux dans les attentes exprimées. Un plan d’action en 3 axes Face aux problématiques mises en avant, le Département de la Seine-Saint-Denis a décidé de lancer un nouveau plan d’action, qui a commencé dès 2022 et s’étalera tout au long de la mandature. « Ce nouveau plan d’action inédit, concerté et particulièrement ambitieux, pour faire face à court et moyen termes aux enjeux que nous connaissons, et garantir aux habitants de la Seine-Saint-Denis un accompagnement de qualité, effectué dans de bonnes conditions pour nos agents », souligne Stéphane Troussel, président du Département de la Seine-Saint-Denis. Il concerne 1 200 agents et représente 15 millions d’euros supplémentaires par an que le Département entend consacrer, autour de 3 axes forts. • Valoriser les métiers – Rénover les locaux des Circonscriptions de Service social dès 2022 puis amélioration des locaux des circonscriptions de l’ASE. À terme, il est prévu l’ouverture de 6 Maisons des Solidarités – regroupant les équipes du service social, de l’ASE et de la PMI, d’ici la fin de la mandature. – Renforcer l’équipement des agents, notamment en termes de téléphonie et d’outils informatiques (outils de visio, ordinateurs portables individuels, tablettes) pour faciliter le recours au télétravail. – Revaloriser les écrivains administratifs avec passage en catégorie B. Cette mesure volontariste s’ajoute aux 183 euros annoncés par le Gouvernement lors de la Conférence sociale (extension des mesures du Ségur) pour les agents de la filière socio-éducative, et les professionnels soignants au sein des PMI, et dont le Département couvrira une partie importante des frais. • Recruter plus et mieux – Effacer la vacance des postes en recrutant 450 nouveaux professionnels au sein de l’action sociale départementale (ASE et service social) sur les 3 ans à venir. – Améliorer la recherche de candidats avec des partenariats renforcés avec les organismes de formation et avec Pôle Emploi. – Mettre en place une campagne de communication ciblée sur l’ensemble des métiers du social, à destination du grand public et plus spécifiquement des lycéens et étudiants. – Renforcer les métiers de conseiller en économie sociale familiale, chargés d’insertion socioprofessionnelle, éducateurs et éducatrices de prévention, écrivains administratifs, agents administratifs et d’accueil, et psychologues. – Développer de nouveaux métiers qui répondent à de nouveaux besoins : agents administratifs « accès au droit » face à l’augmentation des tâches administratives, ou postes de médiateurs et médiatrices pour accueillir les publics nombreux. – Développer l’accueil d’apprentis et de stagiaires grâce au développement de conventions avec les centres de formation de travail social en Île-de-France, et mettre en place une prime de 100 euros mensuels pour les maîtres d’apprentissage et de stage, et de 50 euros mensuels pour les tuteurs de jeunes volontaires en service civique. • Fidéliser et mieux soutenir les professionnels au quotidien – Mettre en place pour chaque agent un parcours d’intégration complet (outils, besoins de formation initiaux, identification d’un mentor). – Mettre en place un programme de formation, continu et cohérent, avec un objectif de 5 jours de formation minimum par agent et par an, quelle que soit sa fonction. – Soutenir les responsables de circonscription, dont le rôle est central dans la vie d’une équipe, en reconnaissant financièrement les intérims qu’ils et elles réalisent sur d’autres territoires, avec une prime de 100 euros mensuels. Les postes de Responsables de circonscription seront également ouverts à un cadre d’emploi plus large afin de diversifier et de faciliter le recrutement. – Recruter des responsables de territoire pour le service social et pour l’ASE, afin de répondre au sentiment d’éloignement des équipes de terrain vis-à-vis du central et venir soutenir les responsables de circonscription. – Favoriser le partage de pratiques et l’échange entre les professionnels en augmentant le nombre de groupes d’analyse des pratiques. – Soutenir le développement des actions collectives en attribuant un budget de 3 000 euros par circonscription de service social et par an, et en recrutant en central un conseiller technique dédié.