Cet été, le château de Versailles propose aux visiteurs de découvrir le domaine de Trianon tel qu’ils ne l’ont jamais vu. Le Hameau de la Reine […]
Cet été, le château de Versailles propose aux visiteurs de découvrir le domaine de Trianon tel qu’ils ne l’ont jamais vu. Le Hameau de la Reine poursuit sa renaissance après les dernières restaurations désormais achevées du boudoir de Marie-Antoinette, de la laiterie de propreté et du grand lac. Le public peut également se promener dans le jardin éphémère sur le thème des animaux au Grand Trianon, contempler la sculpture de L’Abondance dans le Pavillon frais et partir à la recherche des arbres admirables du Domaine. Achèvement de la restauration du hameau de la Reine À l’image d’un château dont les salons seraient éclatés et disséminés à travers un paysage bucolique, le Hameau se compose d’une dizaine de « fabriques » d’aspect rustique où Marie-Antoinette trouve un apaisant retour à la nature, en écho aux idées alors prônées par Jean-Jacques Rousseau. Après la maison de la Reine en 2018, trois restaurations permettent de redécouvrir ce village champêtre tel qu’il a été imaginé au XVIIIe siècle. Élément majeur de la composition paysagère du Hameau, le grand lac a bénéficié d’une restauration complète de ses berges permettant de retrouver le paysage lacustre d’origine, grâce au mécénat de la Fondation Malatier-Jacquet abritée à la Fondation de France. La laiterie de propreté a également retrouvé toute la finesse de son décor intérieur imitant un faux marbre blanc et de son architecture extérieure rustique, grâce au mécénat d’un particulier. Enfin, le boudoir, lieu de réception privilégié pour les rares invités de la Reine, a fait l’objet d’une restauration complète permettant de redonner tout son raffinement à cette fabrique emblématique du Hameau, grâce au mécénat de la Fondation La Marck. Une nouvelle création végétale sur les parterres du Grand Trianon Cet été, les visiteurs du Grand Trianon découvriront un jardin éphémère sur le thème des animaux grâce au parrainage de Van Cleef & Arpels. Après le jardin aux inspirations africaines en 2020 et le jardin monochrome vert en 2021, les parterres se peuplent d’un fabuleux bestiaire en écho à l’exposition Les Animaux du Roi. Les arbres admirables de Trianon Les visiteurs pourront également découvrir les treize arbres identifiés comme admirables par leur beauté, leur histoire ou encore leur rareté botanique : Séquoia géant, Sophora du Japon pleureur ou encore Chêne pédonculé fastigié. Cette promenade sonore, réalisée grâce au mécénat de la Maison Rémy Martin, est disponible gratuitement sur l’application « Château de Versailles ». L’abondance exposée au pavillon frais du Petit Trianon Après le succès de l’exposition Chefs-d’œuvre retrouvés consacrée aux deux sculptures retrouvées à l’Ambassade de l’Angola à Paris par le château de Versailles, la sculpture de L’Abondance commandée par Louis XV, est exposée définitivement au Pavillon frais du Petit Trianon, depuis le 1er juillet 2022. Les restaurations Le lac du Hameau de la Reine restauré Élément majeur de la composition paysagère du Hameau de la Reine, le grand lac a fait l’objet d’une restauration complète : curage des boues, réfection des berges et rétablissement du système hydraulique. Elle a permis de redessiner le tableau pittoresque du Hameau dont le reflet dans le lac constitue le premier plan, tout en favorisant l’équilibre de l’écosystème lacustre. • Le grand lac Marie-Antoinette aménage les jardins de Trianon en deux phases distinctes. La première, à partir de 1777, correspond à la création du Jardin anglais. Dans un second temps, en 1783, elle demande à Richard Mique d’étendre le jardin vers le nord en y bâtissant un village champêtre autour d’un nouveau lac. Alimenté par des cascatelles et par une source, le grand lac se déverse à la fois dans le bras proche du moulin et dans le bras situé entre le Colombier et la maison de la Reine. Il est empoissonné en 1786 de brochets et de carpes. Quelques plantes viennent souligner l’écoulement et les ressauts des cascatelles. Enfin, des massifs arbustifs ponctuent la promenade et quelques arbres accompagnent la composition du Hameau. Jusqu’à la restauration actuelle, le fonctionnement hydraulique du Hameau se dégradait en raison de l’envasement du lac et des modifications des ouvrages au cours du XXe siècle. Il en résultait à la fois une lecture du paysage et une biodiversité appauvries. • La restauration du paysage lacustre Initiée en 2020, la restauration du lac du Hameau a porté sur le curage des boues accumulées dans ses profondeurs, la reprise des berges maçonnées selon les contours de la composition initiale de Richard Mique, la consolidation des enrochements au pied de la tour de Marlborough ou encore la restitution du corroi de glaise et des enrochements rustiques du bief du Moulin. Des interventions sur les ouvrages hydrauliques ont également permis le rétablissement du bon écoulement des eaux. Cette restauration d’ampleur a permis de retrouver le paysage bucolique du Hameau de la Reine et la clarté de ses eaux favorisant le retour d’une biodiversité lacustre amorcée par un rempoissonnement d’espèces variées. La laiterie de Propreté restaurée Destinée à la dégustation de laitages au temps de Marie-Antoinette, la laiterie de propreté, située au Hameau, a fait l’objet d’une importante restauration visant à redonner tout son raffinement à cette fabrique du XVIIIe siècle. • La laiterie de propreté Composante essentielle du Hameau de la Reine, la laiterie de propreté servait de salle de dégustation des produits laitiers préparés dans la fabrique attenante, la Laiterie de préparation, disparue depuis le début du XIXe siècle. La laiterie est associée à la tour de Marlborough, sorte de belvédère utilisé comme embarcadère pour les promenades ou la pêche sur le lac. Structuré autour d’une seule pièce, l’intérieur de la laiterie est peint pour imiter un marbre blanc veiné de gris. Le plafond voûté, décoré de caissons en trompe-l’œil, encadre un rectangle de faux ciel bleu. Tout autour de la salle, des tables d’appui en marbre blanc veiné soutenues par quatorze consoles sculptées servent à présenter la collation et au centre, une table semblable sert à la déguster. • La restauration La laiterie de propreté a fait l’objet d’une restauration complète. Les travaux ont porté tant sur la restauration des charpentes, des couvertures de tuiles et de chaumes et des menuiseries que sur les décors peints. À l’extérieur, les allées offrent à nouveau un cheminement possible vers l’embarcadère restitué au pied de la tour de Marlborough. Le boudoir de la reine restauré Lieu de réception privilégié pour les rares invités de la Reine, le boudoir a fait l’objet d’une restauration intérieure et extérieure. Les visiteurs peuvent désormais redécouvrir cette fabrique emblématique du Hameau de la Reine selon les dispositions historiques imaginées par Richard Mique. • Le boudoir de Marie-Antoinette Le boudoir de la Reine, à proximité immédiate de la maison de la Reine, est la plus petite des dix fabriques du Hameau. Avec son toit de chaume, sa lucarne, son appentis et son vieil escalier de pierre, le boudoir semble tout droit sorti d’une peinture d’Hubert Robert. Marie-Antoinette s’y retirait seule ou en compagnie de quelques proches, dans le salon carré qui compose l’essentiel du lieu, autour d’une cheminée de marbre blanc. Parquet, murs tendus d’étoffe et boiseries participent de l’atmosphère intime et confortable du lieu. Trois fenêtres laissent entrer la lumière, à laquelle répond le miroir enchâssé au-dessus de la cheminée. Depuis le perron, on accède également à un petit cabinet latéral, affecté à la garde-robe de la Reine, et qui complète le bâtiment. • La restauration Pour la partie extérieure, la restauration a notamment porté sur la réfection générale de la couverture en chaume et de la sous-toiture en zinc, la révision de la charpente et de l’appentis, l’isolation de combles, et le rétablissement de la pergola de l’escalier. Les décors peints ont également fait l’objet d’interventions afin de retrouver la diversité des effets décoratifs de la fin du XVIIIe siècle. La restauration intérieure a porté, quant à elle, sur plusieurs éléments : lambris, plafond, cheminée, peintures, bronzerie et lustrerie, sols, menuiseries. Enfin, le jardin du boudoir a fait l’objet d’interventions telles que la plantation d’essences grimpantes et odoriférantes au pied de la pergola et la pose d’une nouvelle clôture en perches de châtaigniers tout autour du jardinet. Restauration du buffet d’eau au Grand Trianon En janvier 2022, le château de Versailles a lancé un ambitieux chantier au sein des jardins du Grand Trianon : la restauration du Buffet d’eau. Cette fontaine méconnue, mais spectaculaire grâce à ses multiples effets d’eau va retrouver toute sa magnificence. Les travaux, d’une durée de dix-huit mois, mobilisent de nombreux savoir-faire et vont permettre d’achever la remise en eau des jardins du Grand Trianon. • Le Buffet d’eau, un ouvrage d’exception Situé dans les jardins du Grand Trianon, le Buffet d’eau est une fontaine monumentale d’inspiration italienne construite par Jules Hardouin-Mansart en 1702, puis modifiée et adaptée à plusieurs reprises selon les directives de Louis XIV. Dès sa création, de multiples effets d’eau animaient ce bassin édifié en cascade, dont chaque degré forme un effet de nappe, alimentant ensuite la série de vasques de marbre blanc. Des jets obliques jaillissaient de quatre masques représentant les vents (Borée, Euros, Auster, Zéphyr) et ornant la paroi du degré inférieur. La polychromie des marbres se trouvait alors magnifiée par le scintillement des eaux. • Une restauration majeure La restauration du Buffet d’eau constitue un chantier patrimonial majeur pour le château de Versailles. Avant le début de la restauration, la fontaine présentait de nombreuses altérations tant sur les marbres et les différents décors et figures sculptées de plomb, que sur le fonctionnement des effets d’eau. La restauration actuelle porte sur l’ensemble de la composition, sur le rétablissement de la fontainerie et de l’étanchéité, ainsi que sur la requalification des abords du bassin. Le chantier nécessite l’intervention de savoir-faire très spécifiques : marbrerie, fontainerie, soudure ou encore ingénierie hydraulique. Après le rétablissement de la boucle hydraulique des jardins de Trianon, entre 2019 et 2021 grâce au mécénat de la Fondation Bru, ce chantier permettra la renaissance d’une fontaine méconnue, mais monumentale des jardins de Trianon qui retrouveront ainsi une partie de leur magnificence voulue par Louis XIV pour sa résidence de campagne.