Ce 7 octobre, veille de week-end, on se presse dans les pompes sans être sûr de faire son plein. Olivia Grégoire, chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, a admis que 15 % des stations essence en France ont des difficultés sur au moins un type de carburant. Mais d’autres chiffres trahissent une situation autrement plus inquiétante : dans le Pas-de-Calais, ce sont près de 4 stations sur 10 qui déclarent être en pénurie de gazole, et un bon tiers dans le Nord. En Ile-de-France, il y a comme un vent de panique…
Motif, une grève des salariés de TotalEnergies engagée le 27 septembre dernier, le blocage de certaines raffineries par les salariés de la CGT pour des revendications salariales, mais aussi une tension sur la demande. Comme on craint de tomber en panne, on se précipite dans les stations pour (re)faire un plein, certains s’aventurant même avec des jerricanes.Cet afflux des automobilistes s’explique aussi par la ristourne appliquée par le groupe pétrolier dans ses stations, un très bon prix à la pompe qui fait même venir les frontaliers, les Belges par exemple. Pour Olivia Grégoire, cette crise sera passagère, « l’affaire de quelques jours ». Le ministre délégué en charge des Transports, Clément Beaune a indiqué pour sa part que des camions-citernes auraient exceptionnellement l’autorisation de circuler dimanche.
Olivier Véran, chargé du Renouveau démocratique et porte-parole du Gouvernement, a même déclaré : « Il n’y a pas de pénurie au global, on n’est pas en train de manquer de carburants, on n’est pas en difficulté d’approvisionnement », ajoutant qu’à Paris, ce sont plus de 90 % des stations qui ne rencontrent aucune difficulté… « et celles qui rencontrent des difficultés, ce sont des difficultés temporaires ! » Des messages qui ne semblent pas apaiser les Français qui n’hésitent pas à faire des queues de plus en plus longues devant les stations. Dans un silence qui en dit long sur leurs appréhensions.