Cergy affiche fièrement ses réalisations architecturales. Il faut dire que cette ville centrale de l’agglomération de Cergy-Pontoise a bénéficié dès le début des années 1970 de […]
Cergy affiche fièrement ses réalisations architecturales. Il faut dire que cette ville centrale de l’agglomération de Cergy-Pontoise a bénéficié dès le début des années 1970 de trouvailles et autres réalisations majeures, associées à de grands noms de la création, comme Ricardo Bofill, Dani Karavan ou Georges Pencreac’h. Au final, une ville nouvelle, hautement contemporaine, diront les spécialistes, dotée d’un « riche et éclectique ». C’est ainsi qu’elle aligne aujourd’hui, sur plusieurs de ses bâtiments, le label « Architecture contemporaine remarquable » (ACR). Une distinction particulièrement convoitée qui, selon les propres termes de la municipalité, « consacre l’esprit novateur qui a marqué la création de Cergy ».
Le label ACR est attribué par le ministère de la Culture aux constructions récentes – XXe et XXIe siècles –, qui témoignent des évolutions de la société (technique, économique, sociale, politique et culturelle), par exemple ses nouvelles préoccupations environnementales, citoyennes ou encore mémorielles. Un bâtiment peut ainsi, par sa singularité, faire lien entre le passé et le présent, tout en marquant par ses lignes et sa modernité le visage du monde de demain. Les critères d’obtention, rappelle le ministère, sont notamment le caractère innovant ou expérimental de la conception architecturale, urbaine, paysagère ou de la réalisation technique ; la notoriété de l’œuvre, son exemplarité dans la participation à une politique publique, sa valeur de manifeste en raison de son appartenance à un mouvement architectural ou d’idées reconnu…
La ville de Cergy peut se targuer de détenir plusieurs de ses bâtiments porteurs de sens. Citons par exemple l’Axe majeur, achevé en 2008, œuvre de Dani Karavan, qui emmène le marcheur à travers un dédale de chemins fait de haltes, d’espaces végétalisés et bâtis, de passerelles et de belvédères, avec un superbe point de vue sur la ville nouvelle, mais aussi sur la capitale et le quartier de la Défense. Ou le groupe scolaire des Châteaux, sorti de terre il y a quasiment 50 ans, sous les crayons des architectes Léon Forgia et Michel Valéanu : une école à plusieurs bâtiments qui donnent l’impression d’un « village d’enfants » fondu dans le bois de Cergy, chaque classe ouvrant largement sur l’extérieur. Ou la Résidence Cergy 7, construite par George Pencreac’h en 1976 composée d’habitations individuelles sur pente, affirmant ce lien entre l’habitant et la nature. Citons aussi la construction en gradins et l’étagement des façades du lycée Alfred Kastler (créé en 1978 par Valentin-Gérard Letia) ou les deux ailes réunies en pointe du lycée Jules Verne (Architecte studio, 1993) qui forment un triangle autour d’un axe central, valorisant l’enseignement technique qui y est associé. D’autres réalisations qui fourmillent dans la ville viennent d’obtenir le fameux label. Occasion d’une balade aussi longue qu’enrichissante.