À l’école, les filles ont de meilleurs résultats que les garçons puis finissent leur cursus plus diplômées. Mais les femmes sont toujours moins bien payées que […]
À l’école, les filles ont de meilleurs résultats que les garçons puis finissent leur cursus plus diplômées. Mais les femmes sont toujours moins bien payées que les hommes et représentent seulement 43 % des emplois de cadres et professions intellectuelles supérieures (chiffre de 2020). Si cette part a doublé en 40 ans, l’écart moyen de salaires est encore réel et injustifié – 15,8 %, contre 16,8 % en 2021, note l’étude 2022 de l’Insee « Femmes et hommes, l’égalité en question » qui titre « Lente décrue des inégalités ». Très lente en vérité, au vu des mesures prises et grandes déclarations d’intention pour lutter contre cette injustice.
Certes, comme le rappelle l’Institut national de la statistique et des études économiques, cela peut s’expliquer dès l’université. Dans l’enseignement supérieur, les femmes s’orientent en effet davantage dans le médico-social et les sciences humaines, ce qui les amène vers des métiers de services et du soin, qui rapportent moins et sont peu valorisants… alors que leurs collègues masculins, moins bien notés, prennent des voies plus gratifiantes et occupent quasiment toujours les postes de direction, notamment dans les PME. Cela est un premier indicateur de cette disparité de rémunération, mais pas seulement.
La sacro-sainte disponibilité des femmes, doublée d’une certaine hypocrisie sociale, fait encore recette. Si elles ne grimpent pas les échelons de la hiérarchie, c’est parce qu’elles doivent concilier vie privée et professionnelle, à l’arrivée des enfants par exemple… et donc réduire leur temps de travail ou interrompre leurs activités. Forcément, comme l’homme gagne plus, il vaut mieux que ce soit la femme qui soit ponctionnée sur son salaire… Comme il y a 30 ans, il a bonne conscience et bombe le torse, tandis que, prise dans un cercle vicieux, elle se retrouve à assumer les charges du foyer et tenir un double emploi : salariée et mère de famille.
Dans son édition 2021 « Chiffres clés : vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes », le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances note ainsi que pendant le premier confinement dû au Covid, 21 % des mères ont arrêté de travailler, contre 12 % des pères. Normal ? Non. Mais admis. On compte aujourd’hui trois fois plus de femmes à temps partiel que d’hommes. Selon l’Insee, en 2020, celles qui travaillent sont trois fois plus souvent à temps partiel que les hommes. Et 80 % des emplois les moins bien rémunérés sont occupés par des femmes. Les mentalités du XXe siècle ont la vie dure.
Certes, il y a un mieux sur la place accordée à la lutte contre ces inégalités. Dernière initiative en date, l’ouverture ce 3 novembre, du site ministériel Représentation équilibrée dédié à la déclaration des écarts de représentation entre les femmes et les hommes parmi les cadres et dirigeants des entreprises de plus de 1 000 salariés. Objectif : renforcer leur égal accès aux postes à responsabilités. Mais le chemin vers l’égalité reste long. Ces écarts perdurent d’ailleurs au-delà du travail : les femmes travaillent un an de plus que les hommes avant de partir à la retraite et touchent une pension inférieure de 39 % en moyenne !