Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux préfets s’engagent dans la Résistance. Le plus célèbre, Jean Moulin, préfet d’Eure-et-Loir lors de l’invasion allemande, rejoint Londres, où […]
Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux préfets s’engagent dans la Résistance. Le plus célèbre, Jean Moulin, préfet d’Eure-et-Loir lors de l’invasion allemande, rejoint Londres, où il est chargé d’unifier les mouvements de résistance français. Il regagne la France en 1942. Arrêté et torturé, il meurt en 1943 pendant son transfert en Allemagne. Ses cendres seront transférées au Panthéon en 1964. 39 préfets et sous-préfets sont morts pour la France au cours d’opérations de combat, fusillés ou en déportation.
À l’occasion du 80e anniversaire de la création du Comité national de la Résistance et de la disparition de Jean Moulin, la préfecture du Val-de-Marne lui rend hommage à travers la présentation de l’exposition « Jean Moulin, une vie d’engagements ». Réalisée par l’Office national des combattants et victimes de guerre (ONACVG) en partenariat avec le Musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris/Musée Jean Moulin et le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon, elle a été installée sur les grilles d’entrée du Panthéon le 17 juin 2013, en commémoration du premier acte de résistance de Jean Moulin, le 17 juin 1940.
Installée temporairement le long de la promenade du lac de Créteil, cette exposition de 16 panneaux est visible et accessible à tous depuis ce 23 mai, date où elle a été inaugurée par Sophie Thibault, préfète du Val-de-Marne, en présence d’Olivier Capitanio, président du conseil départemental du Val-de-Marne et d’Olivier Place, maire-adjoint de la ville de Créteil, en charge notamment de la Mémoire et des Anciens combattants.
Le parcours de ce héros national, préfet au service de l’État et de la République et l’un des principaux artisans de l’unification de la Résistance, a été présenté par Diane Grillere, professeure d’histoire, en présence de 13 cadets de la Sécurité civile, venus du collège Jean Moulin de Chevilly-Larue, accompagnés par la Croix-Rouge française du Val-de-Marne.
« J’ai souhaité que cette exposition soit cette année présentée à l’occasion du 80e anniversaire de la création du Comité national de la Résistance, afin de partager le parcours de cette figure nationale qui s’est engagée dans la Résistance pour défendre le territoire, et ainsi transmettre au plus grand nombre ces valeurs républicaines. Agents de l’État, de la fonction publique, Cristoliens et Val-de-Marnais, je vous invite toutes et tous à la découvrir », a déclaré Sophie Thibault.
Il y a 80 ans, le 27 mai 1943, se tint à Paris, au 48 rue du Four, la première réunion clandestine du Conseil National de la Résistance, sous la présidence de Jean Moulin, délégué par le général de Gaulle.
Pour en arriver à cette réunion, il avait fallu plus d’un an de pourparlers, de rencontres secrètes, de prises de risques, depuis ce mois de janvier 1942 où Jean Moulin avait été parachuté en France, muni d’un ordre de mission reçu à Londres des mains mêmes du Général : unir au sein d’un même mouvement résistant les droites et les gauches, les gaullistes et les socialistes, les communistes et les radicaux, les francs-maçons et les catholiques, les protestants et les libres penseurs, les civils et les militaires, les chefs de réseaux et les politiques de la IIIe République.
La tâche semblait impossible. En ce 27 mai, elle trouva pourtant son plus complet accomplissement, et son plus éclatant symbole. Dans cet appartement prêté par le résistant René Corbin, autour d’une seule et même table, se retrouvèrent les représentants des neuf branches de la Résistance, des six grands partis politiques français, des deux grands syndicats : toutes les forces du renouveau, du travail et de la jeunesse, assemblées enfin au sein de la même organisation, et qui toutes désignèrent Jean Moulin président du CNR.