L’association Eau et Rivières de Bretagne (ERB) qui lutte notamment contre la pollution aux algues vertes toxiques a déposé le 1er octobre un double recours contre […]
L’association Eau et Rivières de Bretagne (ERB) qui lutte notamment contre la pollution aux algues vertes toxiques a déposé le 1er octobre un double recours contre l’État pour « inaction face aux pollutions des eaux par les nitrates » devant le tribunal administratif de Rennes. Chaque année, des tonnes de ces algues vertes qui dégagent du sulfure d’hydrogène, un gaz mortel en cas d’exposition à de fortes concentrations, s’échouent chaque année sur les plages bretonnes. Et cela dure depuis plus de 50 ans !
L’asso de défense et de protection de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques demande donc « la prise de toutes mesures utiles » pour limiter la pollution aux nitrates et la « réparation des préjudices écologiques et moraux », des préjudices qu’elle estime à quelque 3,2 millions d’euros. Pour la Cour des comptes, cette prolifération d’algues vertes est très majoritairement d’origine agricole, le recours aux engrais azotés ayant pris de très fortes proportions dans une région qui emploie 140 000 personnes dans l’agroalimentaire.
Dans les sols, l’azote contenu dans ces engrais se transforme en nitrates. Conséquence, la concentration de ces nitrates dans les rivières bretonnes a plus que quintuplé en 30 ans, passant de 5 mg/l dans les années 1960 à plus de 50 mg/l dans les années 1990, avec une moyenne de 31,7 mg/l aujourd’hui. Haro donc contre la fertilisation azotée en agriculture contre laquelle l’État est désormais appelé à agir. Objectif : le pousser à bien relire et corriger si nécessaire son Plan d’action de lutte régionale de lutte contre les algues vertes qui doit être présenté cette fin de semaine au conseil régional de Bretagne.