Bondy : nouvelle passerelle

Par Gilbert Caron
Publié le 19 décembre 2025 à 10h59 – Temps de lecture : 4 minutes

Dans le cadre du grand projet d’aménagement de la Plaine de l’Ourcq, un nouveau franchissement a été inauguré à Bondy. La passerelle Pierre-Marie Taillepied permet désormais de relier les deux rives du canal de l’Ourcq dans un cadre apaisé, renforçant ainsi la continuité urbaine et la connexion entre les quartiers. Conçue pour les piétons et les cyclistes, cette structure innovante en bois-béton s’intègre pleinement dans la Zac des Rives de l’Ourcq, projet porté conjointement par Est Ensemble et la Ville de Bondy.
Le chantier a mobilisé des techniques de construction particulièrement vertueuses. Le réemploi de matériaux issus d’autres projets, le recours à des matériaux biosourcés et locaux, ainsi qu’une logistique optimisée ont permis de limiter les émissions de gaz à effet de serre et les nuisances liées au transport. Le coût total des travaux et études s’élève à 3 116 303 € HT, financé par plusieurs partenaires institutionnels : l’État a apporté une subvention de 954 545 € via la DSIL, la Métropole du Grand Paris a contribué à hauteur de 999 575 € via le Fonds d’Investissement métropolitain, et le reste à charge de 1 162 183 € HT a été partagé entre Est Ensemble et la Ville de Bondy. La cérémonie d’inauguration a réuni élus, partenaires institutionnels et le maître d’œuvre, le cabinet Aldo Turchetti Associés.
La passerelle Pierre-Marie Taillepied s’inscrit dans une stratégie plus large visant à retisser les liens entre les rives du canal et à reconnecter les habitants aux berges renaturées. Elle facilite désormais l’accès direct à la Zac des Rives de l’Ourcq depuis le futur pôle de mobilités du Pont de Bondy, desservi par le tramway T1 et la future ligne 15 du Grand Paris Express. Les habitants du nord de la ville peuvent rejoindre ce pôle en seulement huit minutes à pied. Ce nouvel ouvrage constitue ainsi un élément structurant dans la poursuite du travail de couture urbaine et de continuité des circulations douces sur l’ensemble du territoire.
D’un point de vue technique, la passerelle Pierre-Marie Taillepied est l’une des premières d’Europe à combiner bois et béton dans sa structure. Elle repose sur un tablier mixte et innovant, offrant à la fois robustesse et durabilité, tout en réduisant l’impact carbone de la construction. Avec une portée de 29 mètres, elle figure parmi les plus longues passerelles européennes réalisées selon ce modèle. Son mode de construction et ses matériaux font de cette réalisation un exemple qui pourra inspirer d’autres projets à travers l’Europe.
Le chantier illustre également les ambitions environnementales d’Est Ensemble et de la Ville de Bondy. Les éléments du tablier ont été transportés par voie fluviale via la Seine et le canal de l’Ourcq, grâce à la mutualisation d’une barge Cemex, ce qui a permis de réduire de nombreux trajets de poids lourds sur voirie. Le béton utilisé pour les piles et escaliers provenait du bétonnier voisin Cemex de Bondy, minimisant les rotations de camions-toupies et limitant l’impact environnemental du chantier.
La passerelle est aussi un symbole concret de l’économie circulaire dans le BTP. Vingt pour cent des granulats intégrés au béton proviennent de matériaux recyclés issus de déconstructions, réduisant ainsi l’extraction de ressources naturelles. Le tablier en bois, préfabriqué hors site, répond aux engagements de la collectivité pour l’utilisation de matériaux renouvelables et faiblement carbonés, tandis que les garde-corps et pylônes sont réalisés en métal recyclé. Les aménagements cyclables sont complétés par des pavés de réemploi, récupérés dans le cadre d’une coordination territoriale avec Eau publique par Est Ensemble.
Cette stratégie s’inscrit dans une politique territoriale ambitieuse. Le secteur du BTP représente 27 % des émissions de gaz à effet de serre et le premier producteur de déchets en volume sur le territoire d’Est Ensemble. Pour limiter cet impact, la collectivité a mis en place une charte d’économie circulaire signée par 55 acteurs du territoire et intégré ces principes dans le Plan local d’urbanisme intercommunal, imposant aux constructions neuves l’usage prioritaire de matériaux biosourcés, de béton recyclé et de matériaux de réemploi.