Le 10 février dernier, la Banque de France et la CCI Paris Île-de-France ont organisé une conférence dédiée à l’analyse du paysage économique régional. Cet événement, réunissant […]
Paris, France - October 23, 2022: Sign with logo at the entrance to the Paris departmental headquarters of the Chamber of Commerce and Industry (CCI) of Paris Ile-de-France
Le 10 février dernier, la Banque de France et la CCI Paris Île-de-France ont organisé une conférence dédiée à l’analyse du paysage économique régional. Cet événement, réunissant des chefs d’entreprise franciliens, a été l’occasion d’approfondir la situation actuelle des entreprises, de discuter de leurs perspectives et d’échanger sur les défis auxquels les exportateurs franciliens se trouvent confrontés dans un environnement international en constante évolution.
La conférence a été structurée autour de deux enquêtes et d’une table ronde, offrant ainsi une vision complète des réalités économiques actuelles en Île-de-France. La première enquête, menée par la Banque de France, a sondé 3 700 chefs d’entreprise. Les résultats révèlent que l’économie francilienne a continué de croître en 2024, mais à un rythme plus modéré que l’année précédente. La consommation, bien que bénéficiant d’un reflux de l’inflation, reste atone, et le secteur immobilier continue de souffrir des conséquences d’une crise persistante.
Dans le secteur industriel, l’activité a stagné et a même légèrement ralenti en volume, particulièrement en raison de l’inflation. Les investissements, quant à eux, se sont réduits en raison des incertitudes économiques. En revanche, les services marchands ont montré plus de résilience, bien que leur dynamisme soit inférieur à celui de 2023, en particulier dans des secteurs comme l’hébergement-restauration et les activités juridiques-comptables. Les entreprises de services ont également été plus nombreuses à enregistrer une baisse de rentabilité cette année. Par ailleurs, la construction a continué de souffrir, en particulier dans le logement neuf, un secteur en crise.
Les prévisions pour 2025 sont modérées, avec peu de changements attendus dans les secteurs observés. L’industrie devrait connaître un léger rebond, principalement porté par des secteurs comme les équipements électriques et électroniques, tandis que la construction devrait rester stable. Les entreprises de services anticipent une amélioration de leur rentabilité, et les investissements industriels devraient repartir sur une tendance positive.
La seconde enquête, réalisée par le Crocis, observatoire économique de la CCI Paris Île-de-France, a dressé un portrait des entreprises exportatrices franciliennes. 45 % des entreprises interrogées ne réalisent pas de chiffre d’affaires à l’export, mais 16 % d’entre elles envisagent de se lancer dans l’exportation à l’avenir. Parmi celles qui exportent, 90 % le font depuis au moins trois ans, mais dans la moitié des cas, les exportations représentent moins de 25 % du chiffre d’affaires total. Une majorité de PME rencontrent des difficultés liées aux réglementations douanières (36 %), et 70 % estiment avoir besoin d’un soutien ou d’un service pour améliorer leur développement à l’international, notamment en matière de conformité réglementaire et d’information sur les marchés étrangers.
La conjoncture internationale reste un facteur majeur d’incertitude, 54 % des PME soulignant l’impact négatif du contexte international sur leurs activités à l’export. L’incertitude économique, citée par 77 % des répondants, est la principale source de préoccupations.
Les principaux défis pour 2025 incluent la hausse des prix des matières premières, la perte de dynamisme de certains marchés étrangers, et la compétitivité de la France. Alain Gerbier, directeur des Entreprises à la Banque de France, a souligné que « bien que la montée du protectionnisme crée de l’incertitude, l’économie francilienne reste résiliente et la bataille contre l’inflation est désormais gagnée ».
Dominique Restino, président de la CCI Paris Île-de-France, pour sa part, a insisté sur l’importance de soutenir la croissance à l’international : « En tant que premier réseau d’accompagnement de l’économie réelle, nous sommes très attentifs aux besoins des entreprises franciliennes. Malgré un contexte national et international incertain, les résultats de nos études montrent qu’il est essentiel de chercher de la croissance à l’export. »