C’est un chantier attendu depuis des décennies qui vient de franchir un cap décisif. À Claye-Souilly, le Département de Seine-et-Marne a officiellement lancé les travaux de la Liaison routière de l’Est francilien (LREF), un axe majeur qui reliera Meaux à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle. Un projet ambitieux, stratégique, et résolument tourné vers l’avenir, destiné à fluidifier le trafic, dynamiser le nord du département et améliorer la qualité de vie de ses habitants.
C’est Jean-François Parigi, président du Département, qui a donné le coup d’envoi d’un chantier qui redessinera durablement la carte des mobilités franciliennes. À ses côtés : Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, Pascal Doll, président de Roissy Pays de France, Jean-François Copé, président du GIP Roissy Meaux Aéropôle, Pierre Ory, préfet de Seine-et-Marne, et de nombreux maires du territoire. Une image forte, à la hauteur d’un projet qui dépasse largement le cadre local.
La future LERF constitue un véritable trait d’union entre la ville de Meaux et la plateforme aéroportuaire de Roissy-Charles de Gaulle, l’une des plus importantes d’Europe. Longue d’environ 6 kilomètres, cette nouvelle voie à 2×2 voies doit permettre d’alléger significativement la circulation sur la RD212, aujourd’hui saturée, en réduisant le trafic de près de 40 % d’ici 2040.
« Ce projet très attendu s’inscrit dans une dynamique d’aménagement à l’échelle régionale. Il facilitera la mobilité quotidienne des habitants tout en renforçant l’attractivité économique du département », a souligné Jean-François Parigi, rappelant que cette infrastructure s’inscrit dans une vision plus large : la création d’un contournement Est francilien reliant à terme les autoroutes A1, A4 et A5, un maillage vital pour la fluidité de la grande couronne parisienne.
D’un coût total de 130 millions d’euros hors taxes, la LREF est soutenue par plusieurs partenaires majeurs : la Région Île-de-France finance la moitié du projet (65 M€), tandis que le Groupe ADP (1,90 M€) et la Communauté d’Agglomération Roissy Pays de France (2 M€) apportent leur concours. Le chantier, qui s’étalera jusqu’en 2030, représente un investissement massif au service du développement territorial, mais aussi un engagement fort pour la mobilité durable.
Pour Olivier Lavenka, vice-président du Département en charge de l’aménagement du territoire, « la LREF illustre pleinement la volonté du Département d’investir dans des infrastructures modernes, durables et adaptées aux besoins de mobilité de demain. Elle permettra de réduire la congestion, d’améliorer la sécurité et d’offrir des déplacements plus confortables à tous les usagers. »
Si la LREF promet de désengorger le nord de la Seine-et-Marne, le Département entend aussi minimiser l’impact environnemental d’un tel projet. La route traversera notamment la vallée de la Beuvronne, où un viaduc sera construit, et longera le Grand Marais, deux zones sensibles qui bénéficieront de mesures de protection renforcées.
Pour préserver la biodiversité, plusieurs aménagements sont prévus : alignements d’arbres, vergers, boisements, et végétalisation des abords ferroviaires pour intégrer harmonieusement la nouvelle infrastructure dans le paysage. Des passages souterrains permettront à la petite faune de traverser en toute sécurité, tandis que des dispositifs spécifiques veilleront à la protection des oiseaux et des chauves-souris.
L’eau, ressource précieuse, sera également traitée avec soin : des noues végétalisées et fossés filtrants permettront de purifier naturellement les eaux de ruissellement avant leur rejet dans le milieu naturel. Autant de précautions qui traduisent une approche équilibrée, conciliant développement et respect des écosystèmes.
Les premiers coups de pelle seront donnés dès ce mois d’octobre 2025 sur le secteur de Claye-Souilly, pour une première phase estimée à deux ans. Le chantier entraînera inévitablement quelques perturbations de circulation, mais le Département promet une gestion rigoureuse des nuisances.
Ainsi, la vitesse sera abaissée à 70 km/h sur la RN3 au niveau des zones d’entrée et de sortie du chantier. En 2026, la RD404 devra être fermée pendant environ huit mois, tandis que la RN3 connaîtra des interruptions ponctuelles de trois jours pour certaines opérations techniques.
Les dates exactes et les conditions de circulation seront mises à jour régulièrement sur le site du Département et via le service Infos Routes 77, afin d’informer en temps réel les automobilistes.
Au-delà de ses bénéfices pour la circulation, la LREF représente une opportunité économique majeure pour le territoire. Le chantier mobilisera des entreprises locales du BTP, des ingénieries et des services associés, générant ainsi des emplois directs et indirects pendant plusieurs années. À terme, l’amélioration de l’accessibilité vers Roissy renforcera aussi l’attractivité des zones d’activités de l’Est francilien, notamment pour les entreprises logistiques et industrielles.
En facilitant les échanges entre la Seine-et-Marne, la région parisienne et l’un des plus grands hubs européens, le Département espère créer un effet d’entraînement durable sur l’économie locale.
Claye-Souilly : la grande route de l’Est francilien

Par Marc Blanc
Publié le 14 octobre 2025 à 09h06 – Temps de lecture : 5 minutes