Conflans-Sainte-Honorine : inauguration du collège Samuel Paty

À Conflans-Sainte-Honorine, un chapitre de l’histoire de la République s’est écrit. Le collège Le Bois d’Aulne, un lieu marqué à jamais par un drame national, a […]

À Conflans-Sainte-Honorine, un chapitre de l’histoire de la République s’est écrit. Le collège Le Bois d’Aulne, un lieu marqué à jamais par un drame national, a officiellement changé de nom pour devenir le collège Samuel Paty. Cette transformation n’est pas qu’une simple décision administrative, elle est un hommage vibrant et solennel à un homme, à un enseignant qui incarne les valeurs de liberté et de laïcité chères à la République. La cérémonie a eu lieu en présence de personnalités telles qu’Élisabeth Borne, Ministre de l’Éducation nationale, Pierre Bédier, Président du Département des Yvelines, Frédéric Rose, préfet des Yvelines, Étienne Champion, recteur de l’Académie de Versailles, Laurent Brosse, maire de Conflans-Sainte-Honorine, et Marianne Viel, principale du collège. Tous étaient là pour rendre hommage à Samuel Paty, ce professeur d’histoire-géographie tragiquement tué le 16 octobre 2020 par un terroriste islamiste.
Dès l’aube de ce drame, Pierre Bédier avait suggéré de baptiser le collège en l’honneur de Samuel Paty, afin que son nom reste gravé dans la mémoire collective comme un symbole de la défense des idéaux républicains. Cependant, en raison de la douleur immense vécue par la communauté éducative et les familles des victimes, la décision fut prise avec une grande réflexion et un profond respect. C’est seulement après le départ des élèves, encore touchés par l’horreur de ce jour-là, que la proposition de renommer le collège a été mise en œuvre. Le 18 octobre 2024, après des mois de discussions, le conseil départemental des Yvelines, le conseil municipal de Conflans-Sainte-Honorine, ainsi que le conseil d’administration du collège ont voté à l’unanimité ce changement historique.
Ce geste est une affirmation de la résistance face à ceux qui attaquent les principes fondateurs de notre société. Samuel Paty, par son travail et son engagement, avait fait vivre l’essence de la République : celle qui défend la liberté de pensée, celle qui permet à chacun de s’élever par l’éducation, celle qui offre un terreau pour les valeurs humaines. En rebaptisant ce collège, l’État, les élus locaux et toute la communauté éducative rappellent que la mémoire de Samuel Paty ne sera jamais oubliée.
Lors de la cérémonie, Pierre Bédier a pris la parole pour rappeler la signification profonde de ce geste. « En répondant à la demande légitime d’une communauté meurtrie, nous avons aussi fait le choix de défendre la République. Oui, c’est cela qui est en jeu ici : défendre la République, et avec elle, ce qui nous unit et nous rend plus forts », a-t-il déclaré. Il a souligné que l’assassinat de Samuel Paty ne visait pas seulement un individu, mais l’essence même de la République : l’éducation, la liberté de pensée, la laïcité. « Un terroriste, par son acte barbare, a voulu attaquer le cœur de notre pacte républicain. Mais en martyrisant un enseignant, il n’a fait que renforcer notre détermination à protéger ces valeurs. »
Pierre Bédier a également cité Victor Hugo, qui dans son œuvre disait : « La République est un principe, la République est un droit, la République est l’incarnation même du progrès. » Pour lui, et pour toute l’assemblée présente, il était donc naturel que Samuel Paty trouve sa place parmi les grandes figures républicaines. Et quel meilleur endroit que le collège où son assassinat a eu lieu pour inscrire son nom à jamais dans l’histoire de la République ? C’est ici que les générations futures apprendront que la défense de la liberté passe par celle de la République et que les ennemis de ces valeurs doivent être combattus avec une détermination sans faille.
Ce collège devient un lieu où chaque élève, chaque professeur, chaque visiteur se souviendra que l’enseignement, la transmission de la culture, de la liberté et de la laïcité ne sont jamais des acquis, mais des combats quotidiens.