Le 10 juillet 2025, à l’Institut de Biologie génétique et bio-informatique (IBGBI) d’Évry-Courcouronnes, s’est tenu la deuxième édition de la Conférence des Parties de l’Essonne, plus connue sous le nom de Cop 91. Co-présidée par Frédérique Camilleri, préfète de l’Essonne, et François Durovray, président du Conseil départemental, cette rencontre annuelle a réuni une large diversité d’acteurs locaux engagés dans la transition écologique. Cette année, la Cop 91 était placée sous le signe de l’adaptation au changement climatique, une problématique au cœur des préoccupations environnementales du département. Face à des phénomènes tels que les inondations, les incendies ou encore les sécheresses, déjà observés en Essonne, cette édition a permis d’ouvrir un espace d’échanges et de réflexions sur les réponses concrètes à apporter à ces nouveaux défis.
Inspirées par les grandes conférences internationales sur le climat, les Cop départementales constituent depuis 2022 un rendez-vous incontournable pour dresser un bilan des actions engagées, valoriser les initiatives exemplaires et définir collectivement les prochaines priorités à mettre en œuvre sur le terrain. L’objectif est clair : construire une stratégie d’adaptation territorialisée qui protège durablement les populations, les infrastructures ainsi que les écosystèmes, fortement impactés par un climat en mutation rapide.
Les projections climatiques pour l’Essonne sont alarmantes. D’ici la fin du siècle, la hausse moyenne des températures pourrait atteindre entre 3,3 et 4,3 degrés Celsius, tandis que le nombre de nuits tropicales – ces nuits où la température ne descend pas en dessous de 20 degrés – pourrait être multiplié par huit. Ces évolutions, loin d’être des hypothèses lointaines, accentuent déjà la vulnérabilité des populations les plus fragiles, notamment lors des épisodes de canicule persistante. Elles augmentent également les risques d’incendies, d’inondations et de sécheresses, qui menacent la sécurité et le bien-être des habitants.
Face à ces constats, le Conseil départemental a initié dès 2024 une démarche rigoureuse visant à mieux appréhender ces risques et à définir une stratégie d’adaptation efficace. Celle-ci s’organise en trois grandes phases : un diagnostic approfondi des vulnérabilités locales, l’élaboration d’un plan d’action structuré, puis la mise en place d’un dispositif de suivi et d’évaluation pour garantir la pertinence et l’efficacité des mesures. Cette démarche est conduite en partenariat avec l’État, notamment via l’Ademe, qui apporte un soutien technique et financier essentiel.
L’adaptation au changement climatique n’est pas seulement une nécessité environnementale. Elle constitue une urgence sociale et économique, indispensable pour assurer la sécurité des communautés, limiter les pertes matérielles et humaines, et réduire la fragilité des infrastructures face aux aléas climatiques extrêmes. Ce travail d’anticipation vise à préparer le territoire aux transformations inéluctables du climat, en mobilisant l’ensemble des acteurs locaux autour d’objectifs communs.
Lors de la précédente édition de la Cop 91, consacrée aux enjeux de la décarbonation, plusieurs défis majeurs avaient été mis en lumière. Parmi eux, la dépendance élevée aux déplacements en voiture pour les trajets domicile-travail, la rénovation énergétique insuffisante d’une grande partie des logements, et le retard dans le développement des énergies renouvelables. Ces questions restent centrales et appellent à une mobilisation renforcée dans les années à venir.
Avec cette deuxième édition dédiée à l’adaptation, l’Essonne poursuit sa dynamique en construisant une feuille de route collective qui s’étend à l’horizon 2030, puis 2050. Pour cela, plusieurs ateliers techniques seront organisés dans les mois qui viennent, avec pour objectif de co-construire des solutions adaptées aux spécificités du territoire. L’accent sera notamment mis sur la gestion des épisodes climatiques extrêmes et sur la lutte contre l’intensification des îlots de chaleur urbains, qui affectent particulièrement les zones densément peuplées.
Nicolas Méary, vice-président en charge de la biodiversité et de la transition écologique au Conseil départemental, a insisté sur la portée de cette démarche : « Cette Cop départementale engage notre responsabilité collective. Elle engage notre avenir. Et elle affirme une conviction forte : l’adaptation est possible, si elle est partagée, anticipée, ancrée dans les territoires et assumée politiquement. L’Essonne saura relever ce défi. Car nous n’avons pas le choix. Et parce que nous avons tous les atouts pour réussir. »
De son côté, Frédérique Camilleri, préfète de l’Essonne, a rappelé l’importance de l’engagement de l’État : « Face au changement climatique, chaque action positive est utile. À travers cette Cop, nous souhaitons faire connaître et mettre en œuvre des actions pragmatiques à l’échelle de notre territoire. L’État accompagne ces actions avec des moyens financiers et son expertise. »
La Cop 91 de 2025 confirme ainsi la mobilisation forte de l’Essonne pour anticiper les effets du changement climatique et construire un avenir résilient. Ce rendez-vous local marque une étape décisive dans la mise en œuvre d’une transition écologique durable, fondée sur la coopération entre l’État, les collectivités et l’ensemble des acteurs du territoire.
Cop 91 : agir contre le changement climatique

Par Marc Blanc
Publié le 24 juillet 2025 à 14h30 – Temps de lecture : 5 minutes