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Crypto : l’État renforce la sécurité

Par Marc Blanc
Publié le 17 mai 2025 à 11h32 – Temps de lecture : 3 minutes

Le 16 mai 2025, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a réuni les représentants du secteur des cryptoactifs, en présence du préfet de police de Paris, des directeurs généraux de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale, ainsi que de l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan). Cette première réunion a été organisée dans un contexte de forte inquiétude, après plusieurs actes violents visant des professionnels de la crypto, notamment des tentatives d’enlèvements et d’extorsion.

Le ministre a exprimé sa vive émotion face à la gravité de ces faits et affirmé la mobilisation totale de l’État pour protéger les acteurs du secteur. Il a rappelé que ces violences, autrefois dirigées contre les banques ou les bijouteries, ciblent aujourd’hui des entreprises technologiques, qui doivent bénéficier d’une réponse rapide, ferme et coordonnée. Il a assuré que les auteurs de ces agressions seront identifiés et traduits en justice.

Lors de cette rencontre, un diagnostic partagé a permis d’identifier les failles spécifiques auxquelles sont confrontés les acteurs de la filière. Plusieurs mesures immédiates ont été décidées pour renforcer leur sécurité. Les professionnels les plus exposés pourront bénéficier d’un accès prioritaire au numéro d’urgence 17, d’un accompagnement par les référents sûreté de la police ou de la gendarmerie pour évaluer la protection de leurs domiciles, ainsi que de sessions de sensibilisation animées par les unités d’élite comme le GIGN, le Raid ou la BRI. Un double dispositif d’alerte sera également mis en place : en cas d’urgence, les professionnels pourront joindre directement les forces de sécurité via le 17, tandis que le commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (ComCyberMI) deviendra leur interlocuteur dédié pour les questions de sécurité numérique.

Parallèlement, des formations spécialisées sur la lutte contre le blanchiment lié aux cryptoactifs seront proposées aux policiers et gendarmes, en lien avec le centre de formation cyber du ministère et l’Académie de police. Dès la semaine suivante, des travaux plus approfondis débuteront avec les entreprises du secteur pour bâtir un plan d’action opérationnel, combinant meilleures pratiques, protocoles de vigilance, outils de traçabilité, sécurisation physique et numérique. L’objectif est d’élever durablement le niveau de protection du secteur dans un cadre cohérent et coordonné.

L’Adan, qui fédère les entreprises du secteur, s’est engagée à sensibiliser ses membres à l’ensemble de ces dispositifs et à contribuer activement à l’élaboration du plan d’action, dans le cadre du groupe de travail piloté par le ComCyberMI. Pour Bruno Retailleau, cette mobilisation immédiate de l’État répond à une priorité claire : défendre une filière stratégique en pleine croissance, menacée par une criminalité de plus en plus organisée. « Il est hors de question de laisser ces professionnels seuls face à des menaces aussi graves. Nous devons répondre avec force, discernement et efficacité. Ensemble, nous mettrons en place des solutions concrètes, à la hauteur des enjeux. Protéger la filière crypto, c’est aussi défendre l’innovation et la souveraineté économique de la France », a conclu le ministre de l’Intérieur.