Le Département de la Seine-Saint-Denis publie les résultats de son 4e baromètre annuel des discriminations. L’étude, qui porte sur les discriminations vécues ou perçues par les […]
Le Département de la Seine-Saint-Denis publie les résultats de son 4e baromètre annuel des discriminations. L’étude, qui porte sur les discriminations vécues ou perçues par les habitants de la Seine-Saint-Denis, montre notamment un phénomène discriminatoire en hausse puisque 7 habitants sur 10 estiment avoir été victimes de discrimination au cours des 5 dernières années. À l’occasion des 40 ans de la marche pour l’égalité et contre le racisme, le Département a également choisi de réaliser un focus sur la question des luttes contre le racisme.
L’enquête, réalisée par Harris Interactive et commandée par le Département de la Seine-Saint-Denis, a interrogé un panel de 1003 personnes âgées de 18 ans et plus et représentatif des habitants de la Seine-Saint-Denis.
Si l’inquiétude au regard des discriminations reste constante au fil des années, nous constatons que plus de la moitié des habitants de la Seine-Saint-Denis partagent le sentiment que les discriminations ont augmenté dans leur département. Au cours des 5 dernières années, ils sont ainsi 69 % à avoir été eux-mêmes victimes de discriminations1. Les personnes perçues comme maghrébines (82 %) ou métis (79 %), ainsi que les femmes (76 %) et les jeunes (77 %) sont davantage victimes de discriminations.
Les discriminations ethno-raciales et les discriminations territoriales sont les premiers motifs de discriminations
43 % des répondants disent avoir été victimes de discrimination en raison de leur origine ou de leur couleur de peau. Nous constatons aussi que les discriminations en raison de l’origine ou de la couleur de peau sont davantage ressenties par les personnes se déclarant être perçues comme noires (63 %) ou maghrébines (61 %) ainsi que les jeunes (58 %).
Les discriminations territoriales sont également une cause de discrimination fréquente puisque 37 % des personnes ont déclaré avoir été victimes de discriminations en raison de leur quartier d’habitation (47 % pour les femmes et 53 % pour les jeunes). Suivent ensuite la religion, le genre, les opinions politiques.
Le monde du travail ainsi que l’étape de la recherche d’emploi apparaissent comme les moments où les habitants sont les plus discriminés : 49 % des répondants ont déjà été victimes de discriminations dans le monde du travail et 40 % lors de la recherche d’un emploi
En outre, on s’aperçoit que les habitantes et habitants vivent un continuum de discriminations. En effet, à chaque étape de leur quotidien, les habitantes et habitants sont victimes de discriminations : recherche d’un logement, relation avec les administrations, dans un lieu de loisirs, dans les transports, à l’école…
À l’occasion des 40 ans de la marche pour l’égalité et contre le racisme, le Département a souhaité interroger spécifiquement les habitants sur la perception du racisme en Seine-Saint-Denis et en France, mais aussi sur le rôle de la mémoire et de la transmission des luttes contre le racisme. Les habitants de la Seine-Saint-Denis ont une opinion franche du racisme en Seine-Saint-Denis et en France. En effet, 69 % des habitants pensent qu’il est difficile de vivre en France lorsque l’on est une personne non-blanche ou issue d’une minorité. Et à l’inverse, 71 % estiment qu’il est plus facile lorsque l’on est une personne non-blanche ou issue d’une minorité de vivre en Seine-Saint-Denis. En outre, 68 % des habitants considèrent que le racisme a augmenté dans le reste de la France ces 5 dernières années.
S’ils estiment que peu de structures s’y consacrent aujourd’hui, une très large majorité des Séquano-Dionysiens estiment qu’il est important de transmettre l’histoire des luttes contre le racisme aux nouvelles générations (93 %), et plus de deux tiers d’entre eux estiment même cela « très » important (68 %).
« Ce baromètre que nous menons depuis 4 ans sur l’état des lieux des discriminations en Seine-Saint-Denis nous permet de chiffrer et de comprendre où s’opèrent les discriminations. En outre, l’étude nous aide à mener des politiques publiques plus efficaces pour agir véritablement contre les discriminations en répondant aux attentes des habitants. C’est le cas par exemple de la Caravane des discriminations qui a été mise en place, car nous constations, avec Oriane Filhol, conseillère départementale déléguée à la lutte contre les discriminations, une attente forte de la part des habitants pour être accompagnés par les institutions sur ce sujet. Cette année, nous inaugurerons une fresque pour célébrer les luttes contre le racisme et ainsi participer à la transmission des luttes à toutes les générations », a déclaré Stéphane Troussel, président du Département de la Seine-Saint-Denis