Département : le projet de santé de l’ARS en question

Principal instrument de pilotage des politiques de santé, le Plan régional de Santé (PRS) définit les objectifs pluriannuels des actions portés par l’Agence régionale de Santé […]

Principal instrument de pilotage des politiques de santé, le Plan régional de Santé (PRS) définit les objectifs pluriannuels des actions portés par l’Agence régionale de Santé (ARS) dans ses domaines de compétences, ainsi que les mesures tendant à les atteindre.
Le PRS proposé, est construit autour de 6 axes :
• construire une culture de la prévention et développer l’autonomie et la capacité d’agir des citoyens ;
• construire des parcours de santé lisibles, fluides et qui répondent aux besoins des patients ;
• partir des besoins des territoires et des usagers pour garantir une offre de soin accessible, adaptée et de qualité ;
• former, recruter et fidéliser les professionnels de la santé en Île-de-France ;
• gérer, anticiper et prévenir les risques ;
• fédérer les acteurs autour d’objectifs partagés pour promouvoir la santé dans toutes les politiques publiques.
Ces axes doivent permettre la mise en œuvre, au cours des 5 années à venir :
• des priorités intemporelles et communes à chaque PRS : la réduction des inégalités sociales de santé, le pouvoir d’agir et la territorialisation des actions ;
• des priorités transversales pour le PRS 2023-2028 : l’attractivité des ressources humaines en santé, les parcours de santé et la lutte contre le changement climatique ;
• des priorités thématiques portées par l’ARS : la santé mentale et la périnatalité.
Le Code de la santé publique prévoit que les autorités et instances concernées expriment un avis sur le PRS. Le Département transmet un avis favorable, mais conditionnel, au regard des problématiques de santé et d’accès aux soins auquel le Val-de-Marne est confronté. En effet, si l’Île-de-France est le premier désert médical de France métropolitaine avec 6,6 omnipraticiens pour 10 000 habitants, le Val-de-Marne ne compte que 6,2 médecins pour 10 000 habitants (contre 7,5 en 2012).
Cette évolution est d’autant plus inquiétante que la pyramide des âges des médecins du territoire est défavorable (39 % ont 60 ans et plus), que la population val-de-marnaise augmente et vieillit (le nombre de Val-de-Marnais âgés de plus de 75 ans aura quasiment doublé d’ici à 2050), et que la pénurie des médecins est fortement marquée par des inégalités infra-départementales.
Dans le cadre de sa politique volontariste en matière de santé, le Département du Val-de-Marne engage, à ce titre, une inflexion de sa politique visant à renforcer ses actions de lutte contre la désertification médicale et contre les inégalités de santé. Le Département accorde ainsi d’autant plus d’attention au PRS que certaines de ses thématiques concernent directement les publics et domaines d’intervention portés par la collectivité, à l’instar de la prévention de la perte d’autonomie, la périnatalité, ou le soutien et l’accompagnement des publics précaires.
Néanmoins, le Département alerte l’ARS d’Île-de-France sur des éléments cruciaux, non ou insuffisamment considérés dans le PRS :
• la période et les délais de consultation qui ne sont pas adaptés ;
• l’absence d’informations et de garanties sur le financement des actions ;
• le rôle majeur du Département qui n’est pas suffisamment pris en compte ;
• la nécessité de faire évoluer l’offre à destination des personnes en situation de handicap et de valoriser et améliorer l’accompagnement à domicile ;
• en matière de périnatalité, le besoin de renforcer les données, les actions de promotion de la santé et d’éducation à la vie sexuelle et affective, la prise en charge des situations médico-psycho-sociales ;
• e renforcement des actions pour la santé et le parcours de soins des mineurs ;
• le renforcement et la coordination d’actions d’accès à la prévention et aux soins des personnes les plus démunies ;
• le renforcement de l’attractivité des ressources humaines en santé ;
• le soutien aux Services d’Accueil médical initial (Sami).
L’Assemblée départementale a demandé la prise en compte de ces remarques par l’ARS Île-de-France avant la publication officielle du projet régional de santé 2023-2028.